Par l’ampleur des faits reprochés – des viols répétés pendant dix ans, avec soumission chimique –, par le profil « Monsieur-tout-le-monde » des 51 accusés à qui le mari offrait sa femme, ce procès n’est pas que celui d’un fait divers particulièrement sordide.
Gisèle Pélicot, la victime, fait du procès un combat et un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes, réclamant courageusement qu’il soit public. Les milliers de femmes et d’hommes qui ont manifesté samedi 14 septembre à l’appel d’associations féministes ont crié leur indignation face à une situation dramatique qui perdure. Des centaines de milliers de viols ou tentatives de viol ont lieu chaque année en France, dont seule une infime partie donne lieu à des dépôts de plainte, et une partie encore plus infime à des condamnations.
Alors oui, on ne peut que se demander comment, au 21e siècle, dans une société prétendument développée, une telle barbarie est encore possible. Celle-ci n’est pas seulement le fait de quelques hommes violents. Elle est le fruit de toute une organisation sociale basée sur des rapports d’exploitation et de domination. L’organisation de la justice, de l’éducation, de la santé, rien n’est pensé ni organisé pour combattre les préjugés et les attitudes sexistes. Au contraire, l’État entretient les dominations en perpétuant un ordre basé sur la propriété et l’oppression. L’Église participe à entretenir cette violence, en se faisant la complice de viols et de harcèlement, à commencer par ceux de l’Abbé Pierre qu’elle a caché pendant des dizaines d’années.
Les femmes restent souvent enfermées dans les liens du mariage, dans les tâches domestiques, ou dans une dépendance économique et financière vis-à-vis des hommes, car elles trouvent moins d’emplois, et quand elles travaillent, sont payées en moyenne 25% de moins que les hommes.
Ces violences ne cesseront qu’avec la transformation complète de la société, qui seule révolutionnera les rapports humains en mettant fin à la concurrence et à l’oppression. C’est pourquoi le combat pour les droits des femmes est indissociable du combat communiste.