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S’opposer aux attaques patronales !

Courir pour le travail, régler une facture, passer faire des courses tout en calculant ce qu’il restera après avoir payé le loyer… La Terre a beau avoir fait une fois de plus le tour du Soleil, pour la grande majorité d’entre nous, le quotidien a repris à toute vitesse, avec toutes les galères habituelles… et avec les nouvelles. Car les problèmes s’accumulent ces dernières années.
Pour ceux qui ont un emploi, il faut travailler avec des moyens toujours plus réduits. Et pour ceux qui ont été licenciés, comment retrouver un emploi et un salaire correct alors que des dizaines de milliers d’emplois sont supprimés, que beaucoup d’entreprises licencient ou ferment ?! Rien que dans les grandes entreprises, en 2024, plus de 12.000 travailleurs ont été concernés par un licenciement collectif. La grande bourgeoisie, qui continue à faire des profits faramineux, préfère licencier pour les préserver voire les augmenter encore.
Alors ça fait grincer les dents de voir les représentants du grand patronat venir pleurer la bouche pleine pour réclamer du futur gouvernement en formation encore plus de mesures contre les travailleurs. Surtout que le programme de l’ « Arizona » (MR, Les Engagés, NVA, CD&V, Vooruit) ressemble déjà à une liste de cadeaux aux grands patrons !
Pieter Timmermans, représentant du patronat (FEB), et son homologue flamand, Rudy Provoost (Voka), se sont exprimés dans la presse début janvier. Entre les pleurs ( « nous sommes sur la corde raide » dit Timmermans), les représentants patronaux présentent leurs exigences pour le nouveau gouvernement, entre autres une limitation des allocations de chômage dans le temps et la suppression des primes de nuit entre 20h et minuit.
Ces deux exigences, le futur gouvernement Arizona les a depuis longtemps inscrites dans son programme. Et ce ne sont que deux éléments parmi un ensemble de mesures qui s’en prennent à l’ensemble des classes populaires. Concernant les salaires et les allocations, l’Arizona envisage de limiter encore plus l’indexation des salaires et de geler l’indexation des allocations d’insertion ou de chômage de longue durée. Elle prévoit aussi des mesures pour imposer davantage le travail du dimanche, les jours fériés et les heures supplémentaires : « 360 heures supplémentaires volontaires sans motif, sans sursalaire ni repos compensatoire et pour lesquelles le brut équivaut au net, c’est-à-dire sans cotisation sociale ni impôt ».
Concernant les pensions, l’Arizona s’attaque aux régimes d’allègement de fin de carrière tout en instaurant un « malus » pour celles et ceux qui partiraient avant leur « carrière complète ». Elle veut aussi limiter l’accès à la pension minimum et relever progressivement à 67 ans l’âge de la retraite pour les accompagnateurs de trains ou les militaires qui en étaient exemptés.
Il faudrait des pages pour faire la liste des mesures qui se négocient : réforme de l’impôt au bénéfice des riches, réduction de la protection des délégués syndicaux, augmentation des accises sur l’essence, période d’attente de cinq ans pour l’accès aux droits sociaux pour les réfugiés, scission d’institutions comme l’IRM ou d’autres établissements scientifiques fédéraux, fusion du pouvoir de la police et de la sûreté de l’État, retour du projet de loi anti-manifestation, etc.
Difficile de prédire quelles mesures sortiront finalement de l’accord de gouvernement. Mais rien que la fin de la prime de nuit entre 20h et minuit est déjà une attaque violente sur les salaires_! Cela signifie une baisse de salaire de 100 à plus de 300 euros alors que les métiers de nuit sont déjà difficiles et mal payés_: ouvriers à pauses, personnel dans le secteur des soins, du transport ou de la logistique, cheminots, travailleurs de l’Horeca ou du nettoyage.
Et les attaques de l’Arizona ne sont qu’une facette de l’offensive que mène le grand patronat contre les travailleurs afin de protéger ses profits. Pour préparer les conflits armés que cette concurrence économique ne peut pas manquer de faire éclater, tous les gouvernements augmentent les budgets militaires. Début janvier, les mêmes partis qui font mine de se disputer sur le programme de l’Arizona ont tous émis un avis favorable au projet d’équiper les drones de missiles.
Alors sans réponse collective du monde du travail, le quotidien de la très grande majorité des travailleurs risque de se dégrader violemment, du fait des multiples attaques des patrons et des gouvernements. Et aussi à cause d’un environnement international de plus en plus belliqueux où les populations servent de chair à canon pour les appétits économiques des grandes puissances.
C’est pourquoi il est vital que les travailleurs se défendent, non seulement contre la pluie d’attaques contre les conditions de vie, les salaires et les services publics, mais aussi contre tout ce système capitaliste.

Actualités

Audi : les patrons ne font pas de cadeau

Chez les firmes sous-traitantes d’Audi, la première semaine de 2025 était marquée par les réunions avec les directions des différentes entreprises présentes sur le site. Alors que les directions des sous-traitants avaient toujours refusé de parler de chiffres en novembre et décembre, ils annoncent maintenant des montants qui sont autant de gifles aux ouvriers : une prime unique de 1.500 euros chez Imperial (DP World) appelée cyniquement « prime d’adieu », 300 euros par année d’ancienneté chez Rhenus… !

Le moment est choisi. Après quatre mois d’occupation devant l’usine et neuf semaines de grève chez Imperial (DP World), beaucoup de travailleurs ont juste envie de pouvoir tourner la page.

Les sous-traitants espéraient que les travailleurs d’Audi les rejoignent dans la lutte. Cela ne s’est pas fait.

Les organisations syndicales d’Audi y étaient opposées dès le départ et ont tout fait pour maintenir les travailleurs d’Audi dans l’attente des résultats des négociations, sans mobilisation, et isoler les travailleurs sous-traitants mobilisés.

Le mouvement, sans perspective pour gagner de nouvelles troupes à la lutte, était condamné à s’essouffler sous les pressions et divisions qui n’ont pas manqué de s’exercer.

Les travailleurs d’Audi, eux, n’ont toujours aucune nouvelle quant aux montants du « plan social » de la direction, qui se moque des négociations avec les syndicats, et a annoncé vouloir soumettre ses propositions directement aux travailleurs. Les chiffres non-officiels qui circulent dans les groupes whatsapp ne dépassent pas les indemnités de la restructuration de 2006-2007, alors que le groupe réalise neuf fois plus de bénéfices aujourd’hui !

La fermeture d’Audi doit servir d’avertissement. Les licenciements vont se multiplier. Il faut préparer la lutte large et déterminée qui sera nécessaire pour faire reculer les licencieurs. Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise des capitalistes !