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Ne marchons pas derrière les militaires !

Macron, le président français, proclame qu’à l’avenir l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne peut pas être exclu. Ce n’est pas qu’une fanfaronnade devant ses congénères de l’Otan. En répandant cette idée, Macron s’adresse aussi aux populations occidentales pour chercher à nous préparer à une guerre généralisée.

Les dirigeants capitalistes nord-américains et européens prétendent qu’ils ne font pas la guerre à la Russie. Ces hypocrites tentent de faire oublier que, pendant des années, avant la guerres, ils ont installé des bases militaires tout autour de la Russie pour ravir aux oligarques russes les terres très fertiles et les marchés d’Ukraine. Ils savaient alors déjà que le dictateur Poutine risquait d’envoyer des centaines de milliers de travailleurs à la boucherie pour défendre ce qu’il considère être le pré-carré de la bureaucratie et des oligarques russes !

Depuis le début de la guerre, les objectifs des dirigeants capitalistes occidentaux n’ont pas changé : faire de l’Ukraine leur vassal pour l’intégrer à leur économie, et profiter du conflit pour affaiblir leur concurrent russe. C’est pour cela, et pas pour aider la population ukrainienne, qu’ils ont armé l’Ukraine !

Après deux ans, une partie des objectifs des capitalistes occidentaux ont été atteints. La guerre a massivement renforcé l’emprise des financiers américains et européens sur l’économie ukrainienne. Les milliards de dollars ou d’euros versés au gouvernement ukrainien sous forme de prêts, la population ukrainienne sera appelée à les rembourser. Et c’est encore avec des prêts et par des achats d’actions que les capitalistes occidentaux mettent la main sur les entreprises ukrainiennes, et en particulier sur les grands groupes agricoles. Parmi les 10 plus grands groupes agricoles s’affairant en Ukraine, 8 ont leur siège aux Etats-Unis ou dans un pays de l’Union européenne ! Et avec la guerre, ces groupes capitalistes concentrent de plus en plus de terres, en profitant de la mobilisation dans l’armée de beaucoup de paysans pauvres, qui travaillaient sur de petites exploitations agricoles.

Mais pour exploiter durablement ces richesses ukrainiennes, les capitalistes préfèrent disposer d’une situation stable. C’est pour cela que l’Otan ne vise pas à faire tomber Poutine, ni à détruire l’Etat russe, mais seulement à assurer à Zelenski les moyens de sauvegarder autant de territoire que possible, jusqu’à ce qu’il leur apparaisse plus favorable de s’arranger avec Poutine pour arrêter les combats.

C’est en tout cas un scénario probable. Car les capitalistes ne peuvent faire la guerre qu’en s’appuyant sur la population. Et en Ukraine, après deux ans de boucherie, un début d’opposition à la tentative d’élargir la mobilisation voit le jour, en particulier dans les classes populaires, qui payent le plus lourd tribut pour cette guerre.

Et puis cette guerre mobilise beaucoup de capitaux. Aux Etats-Unis, une partie de la bourgeoisie veut arrêter les frais. Ceux-là préfèreraient voir les dépenses militaires pour l’Ukraine développer la production aux USA et se renforcer dans la guerre économique contre la Chine !

Mais si Biden peine à faire voter un paquet de 50 milliards d’aide militaire à l’Ukraine, la Russie regagne du terrain, et l’Union Européenne se prépare à augmenter ses dépenses militaires pour l’Ukraine.

L’Etat belge a ainsi débloqué 200 millions supplémentaires pour un achat groupé d’obus pour l’Ukraine, alors que le prochain gouvernement est déjà sommé par le patronat d’imposer à la population des mesures d’austérité !

Tous ces calculs cyniques des dirigeants capitalistes ne répondent qu’à une seule logique : celle de la course au profit dans la concurrence internationale exacerbée par la crise. Et cette course n’a qu’un seul aboutissement : la généralisation de la guerre. Car les capitalistes n’ont aucun contrôle sur le chaos dans lequel ils enfoncent toute leur économie. Partout, ils allument des foyers de violence qu’ils ne peuvent éteindre, qui s’embrasent à chaque sursaut de la crise, et augmentent ainsi le chaos, comme en Palestine, au Congo, en Afghanistan, en Corée…

Pour mettre un terme à cette course effrénée vers la barbarie, il faut renverser ce système. Cela, seule la classe ouvrière en a la possibilité. Et si notre classe a pris du retard face à la crise du capitalisme et la marche à la guerre, elle est la seule en mesure de prendre la tête de tous les révoltés et d’arracher le pouvoir à la classe capitaliste.

Alors aujourd’hui, plus que jamais, le seul espoir réside dans le programme révolutionnaire :

«Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !»

L'actualité en bref

«Des plumes et du goudrons pour les actionnaires»

Vendredi 23 février, plusieurs centaines de travailleuses des titres services ont manifesté à Bruxelles à l’appel du front commun syndical. Les travailleuses et les délégués y dénonçaient les actionnaires du secteur qui, par l’intermédiaire des fédérations patronales, ont lancé une offensive contre la prime de fin d’année en décembre 2023, alors qu’ils font des millions de profits.

De leur côté, les travailleuses des titres services touchent le salaire minimum de 13,36€ brut. La pancarte d’une manifestante dénonçant «Supprimer ma prime, c’est un crime !» n’est pas qu’un slogan, elle dévoile la réalité de l’exploitation !

Pour démontrer qu’elles savaient qui sont leurs exploiteurs, les travailleuses se sont rassemblées devant l’enseigne de BNP Paribas, l’un des actionnaires de l’entreprise de titres-services «Het Poetsbureau».

Sur une des affiches collées sur le bâtiment on pouvait lire «Des plumes et du goudron pour les actionnaires !». Une sentence parfaitement adaptée à tous les capitalistes.