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Les travailleurs n’ont aucun intérêt dans les guerres capitalistes !

Lors de l’altercation avec le président ukrainien Zelensky à la Maison Blanche, Trump et son vice-président J.D. Vance ont exprimé tout le mépris des dirigeants impérialistes pour les pays subalternes.

Zelensky était à Washington pour signer un accord qui concédait aux capitalistes américains le contrôle et l’exploitation des minerais et des terres rares d’Ukraine, en contrepartie de l’aide militaire et financière accordée à l’Ukraine en guerre.

Ce serait une « colonisation économique de l’Ukraine par les USA » dénoncent les négociateurs ukrainiens.

Effectivement, les États occidentaux n’ont pas soutenu militairement l’Ukraine pour défen­dre « le droit des peuples » et « la démocratie » comme on nous le répète, mais pour défendre les intérêts des capitalistes occidentaux.

Depuis la fin de l’URSS en 1990, les capitalistes français, anglais, allemands et américains, se sont accaparés les marchés et les ressources des pays de l’ancien bloc soviétique. L’influence grandissante des capitalistes occidentaux en Ukraine menaçait la chasse gardée des oligarques russes.

C’est cela, en plus de la menace des troupes de l’OTAN aux frontières russes, qui a poussé le dictateur Poutine à déclencher la guerre contre l’Ukraine il y a trois ans.

Trump a décidé de mettre fin au soutien américain à l’Ukraine. Non pas parce qu’il serait « fou » ou « une marionnette de Poutine » ou pacifiste. Mais parce qu’il défend les intérêts des milliardaires américains. Après avoir utilisé les Ukrainiens comme chair à canon pour affaiblir la Russie, les capitalistes américains considèrent plus rentable d’arrêter la guerre et de négocier avec les dirigeants russes pour se partager les richesses de l’Ukraine.

Car la principale préoccupation des dirigeants américains est la concurrence avec la Chine.

Les dirigeants européens, les Macron, Starmer, De Wever, von der Leyen se disent « choqués » par ce revirement de la politique des dirigeants américains.

Ce qui les choque, c’est de ne pas être invités au partage des richesses de l’Ukraine !

C’est la mise en évidence que les relations entre les États-Unis et les pays européens sont des relations entre puissances inégales, luttant sans pitié pour accaparer les marchés.

Désormais, l’aggravation de la crise économique et de la concurrence font planer des menaces guerrières sur le monde entier. Ce qui amène les capitalistes européens et leurs États à se réarmer à marche forcée pour défendre leurs intérêts dans les conflits à venir.

Chaque État grossit son budget militaire et les dirigeants européens se sont accordés sur 800 milliards de dépenses militaires supplémentaires. Qui va payer ? Les milliardaires ? Non, bien sûr !

Ces dépenses militaires, c’est aux travailleurs qu’ils veulent les faire payer ! Au Danemark, l’âge de la retraite est monté à 70 ans pour dégager des budgets pour l’armement. En France, Macron annonce : « On va devoir revisiter nos priorités nationales » et promet de ne pas augmenter les impôts des capitalistes. Autrement dit, les milliards pour l’armée seront pris sur les logements, les écoles, les hôpitaux, les retraités.

En Belgique, le gouvernement fédéral veut augmenter le budget militaire à 2% du PIB (12 milliards d’euros) dès cette année. Le gouvernement veut faire payer les travailleurs en rabotant les pensions, les salaires et la sécurité sociale et évoque de nouveaux impôts.

Pour nous faire accepter les coupes budgétaires et la marche à la guerre, les politiciens et les capitalistes cherchent à embrigader les esprits.

La Commissaire européenne Hadja Lahbib déclare que « La guerre est à nos portes », Theo Francken exhorte les jeunes de 18 ans à faire leur service militaire, les étudiants en médecine en Flandre seront formés à la médecine de guerre, Cockerill se dit intéressé par la reprise du site d’Audi à Forest pour produire des blindés, etc.

Vu la montée des tensions internationales, les dirigeants européens se présentent comme les gardiens des « valeurs démocratiques ». C’est faux ! Depuis trois siècles, les États européens n’ont cessé de s’affronter et de piller le reste du monde par la colonisation. Tout en soutenant les pires dictateurs comme Pinochet au Chili dans les années 70 et les régimes les plus rétrogrades comme la monarchie saoudienne. Au 20e siècle, les États européens ont entraîné l’humanité dans la barbarie de deux guerres mondiales.

Alors non, les dirigeants européens n’ont aucune leçon de paix et de démocratie à donner !

Le capitalisme en crise menace d’entraîner l’humanité dans des guerres plus larges et plus meurtrières encore ! Les travail­leurs n’ont aucun intérêt dans ces guerres capitalistes, ils ne serviront que de chair à canon.

Et la seule possibilité pour empêcher les guerres, c’est que les travailleurs renversent le capitalisme à l’échelle mondiale.

Cela commence par refuser le nationalisme, refuser l’embrigadement derrière les capitalistes belges, européens ou américains et les sacrifices qu’ils imposent.

Actualités

Même coups bas chez Cora

Des travailleurs de Cora ont participé à l’action syndicale de blocage du dépôt logistique de Heppignies pour alerter leurs collègues sur les intentions de la direction du groupe. Ils craignent une « faillite silencieuse », comme chez Lunch Garden.

Cette nouvelle procédure, introduite en 2023 avec l’accord du ministre des affaires sociales, le socialiste Pierre-Yves Derma-gne, permet aux patrons de vendre les morceaux les plus intéressants de leurs entreprises au meilleur prix, avant la déclaration officielle de faillite.

Les travailleurs de Cora n’ont aucune raison d’attendre leur C4 avant de réagir !

Témoignage d’une ex travailleuse de Makro

“J’ai été licenciée chez Makro en 2022, comme mes 1.200 collègues. À Lodelinsart, après deux ans de cellule de reconversion, la moitié des 200 travailleurs n’a toujours pas retrouvé un emploi. Je vais régulièrement au Cora de La Louvière et leur processus me fait drôlement penser à celui de Makro.

Des rayons entiers d’articles à moin-dre prix qui ne sont plus réassortis. Même mépris de la direction à l’égard des travailleurs et des syndicats.

Quand nous avons vu en avril 2023 que Vincent Nolf reprenait du service chez Casa, on s’est TOUS dit que les employés pouvaient déjà chercher un autre boulot …”

L’expérience des travailleurs de Makro

Le 1er septembre 2022, les travailleuses et les travailleurs de l’enseigne Makro apprennent que les six magasins belges entrent en PRJ (procédure de réorganisation judiciaire) « faillite » artificielle avec licenciements à la clef. Quelques mois auparavant, le personnel de la riche multinationale METRO-MAKRO en Belgique passait entre les mains de différents capitalistes : Bronze Properties, GA Europe. Les bâtiments restaient entre les mains de METRO-MAKRO.

Pour les travailleuses et les travailleurs, tout ceci sent le Monopoly afin de licencier à moindre frais. Le patronat évite ainsi de payer les préavis légaux qu’il doit aux travailleurs. En effet, un nombre élevé de membres du personnel peut prétendre à des préavis de trois ou quatre ans !

Grâce à cette PRJ, le montant maximum auquel pourront prétendre les travailleuses et travailleurs sera plafonné à 30.500 euros brut (préavis et montant des congés payés compris !). Une honte. Et sans que cela ne coûte un sou aux actionnaires puisque ces indemnités seront payées par la collectivité via le Fonds de Fermeture !

Mais l’entourloupe ne s’arrête pas là. L’escroquerie est bien rodée. Ces vautours capitalistes contournent le Plan Renault et ses dispositions: il n’y a rien à négocier ! Les années d’ancienneté ne sont pas prises en compte, les quotes-parts patronales pour les « prépensionnables » disparais­sent, les préavis rabotés, pas de pourparlers pour d’éventuelles fins de carrières ou de primes de sortie. Que dalle! De la chair à patron. Silence assourdissant de la gauche. Mutisme à droite. Alors qu’il s’agit d’un hold-up sous couvert de la légalité. Les bureaucraties syndicales détournent le regard au lieu de s’insurger contre cette démolition des droits des travailleurs.

Le 31 janvier 2025, la presse signale que CV Real Estate, une société immobilière détenue à moitié par l’homme d’affaires Willy Naessens, et Colruyt Group Real Estate ont conclu un accord final avec METRO Properties Holding en vue d’acquérir onze anciens sites des enseignes Makro et Metro en Belgique… Le montant n’a pas été communiqué. Certainement un fameux pactole ! Mais, au fait, voilà de l’argent frais ! Assez pour verser les préavis, non ?