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Les travailleurs n’ont pas de patrie, unissons-nous malgré les frontières !

Audi, Van Hool, Ontex, VW, Stellantis… les faillites s’accumulent en Belgique, en Allemagne, en France… Le patronat multiplie les attaques et les mensonges pour préserver ses profits, malgré la crise économique. Dans le cadre de la fermeture de l’usine Audi à Bruxelles, la direction annonce des primes de départ ridicules malgré les bénéfices records, engrangés sur des dizaines d’années d’exploitation.

Et les gouvernements accompagnent les coups du patronat. Des milliers de travailleurs sont licenciés, mais les exclusions du chômage vont se multiplier ! Il manque d’enseignants, mais les nouveaux seront engagés sous contrat et licenciables plus facilement ! Dans les entreprises, les cadences se durcissent et détruisent la santé des travailleurs, mais le gouvernement veut forcer les malades à retourner au travail ! La hausse des prix réduit notre pouvoir d’achat, mais un saut d’index est envisagé, de même que la réduction de la rémunération du travail de nuit. Car au gouvernement comme dans les conseils d’administration du patronat, c’est la même logique : les travailleurs ne sont que de la chair à profit.

La bourgeoisie sait qu’elle est ultra-minoritaire et qu’elle ne détient encore son pouvoir que par les divisions qu’elle entretient entre travailleurs, et surtout le manque de conscience que la société serait mieux dirigée si elle était dirigée par les travailleurs eux-mêmes. 

Alors, pour faire passer ses attaques, détourner le regard de son enrichissement malgré la crise et maintenir son pouvoir sur les exploités, la bourgeoisie tente par tous les moyens de diviser les travailleurs. Les médias et les politiciens appuient toutes les divisions : entre Flamands et Wallons, Belges et immigrés, musulmans ou non, voire la couleur de la peau ! Certains accusent les immigrés, prétendant « qu’ils font baisser les salaires », alors que leur travail rapporte de gros profits ! Ou s’en prennent aux chômeurs et aux malades de longue durée, les accusant « de ne pas vouloir travailler » et de peser sur la sécurité sociale…

Mais cette diffusion du racisme et de la haine anti-pauvres contribue à faire monter l’extrême droite. Et les politiques anti-ouvrières de tous les partis de gouvernement amènent des électeurs à voter pour l’extrême droite car, disent-ils, « on ne les a pas encore essayés ».

Mais ce n’est pas vrai ! Aux Pays-Bas, en Italie, en Autriche, l’extrême droite participe aux gouvernements avec les partis traditionnels et elle soutient la même politique contre les travailleurs. En France, le programme autoritaire et raciste du Rassemblement National est défendu au gouvernement par le ministre de l’Intérieur qui multiplie les sorties racistes sur les “Français de papier” et qui voudrait supprimer l’aide médicale pour les immigrés. De fait, le RN soutient de l’extérieur le gouvernement qui s’en prend au niveau de vie des travailleurs en leur imposant le remboursement de la dette qui résulte des cadeaux aux entreprises !

La propagande xénophobe et nationaliste exacerbée par l’extreme droite, et portée aussi par les partis de gouvernement, vise à faire marcher au pas la classe ouvrière. 

Sous prétexte de défendre la Belgique face à la concurrence des autres pays, les travailleurs devraient accepter des sacrifices, des baisses de salaire et des hausses de cadence… En réalité, cela revient à défendre les profits des capitalistes “nationaux” dans la concurrence avec les capitalistes des autres pays. Les travailleurs ont tout à y perdre. D’autant plus que la concurrence économique va vers la concurrence militaire, surtout en période de crise. Alors la bourgeoisie transforme la population en chair à canon pour « défendre la patrie et le drapeau ». 

En Israël, la bourgeoisie et le gouvernement d’extrême droite de Nethanyahou utilisent tous les ressorts du nationalisme sioniste pour entrainer la population dans une guerre contre le Hamas, le Hezbolah, en réalité tous les Palestiniens et tous les peuples de la région riche en pétrole.

La politique du Hamas est aussi nationaliste que celle du gouvernement israélien. Le Hamas ne défend pas les intérêts des Palestiniens, il cherche seulement à se tailler un fief en Palestine dans le cadre du capitalisme. Et son terrorisme contre la population israélienne est utilisé par le  gouvernement d’extrême droite de Nethanyahou pour justifier son terrorisme d’Etat.

La guerre menace de s’étendre au Moyen-Orient, elle dure depuis plus de deux ans entre l’Ukraine et la Russie et menace là aussi de s’étendre… le capitalisme prépare un conflit militaire de grande ampleur. Alors le nationalisme est un piège, une impasse, il dresse les travailleurs les uns contre les autres, dans le seul intérêt des bourgeoisies. 

Alors que les peuples du monde entier ont intérêt à mettre fin aux guerres, il n’y a pas d’autre possibilité que de renverser le capitalisme. Il faut renouer avec l’internationalisme du mouvement ouvrier et affirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie. Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

Actualités

Audi

Combien de voitures par heure ?

Depuis le 17 septembre, l’usine est à nouveau ouverte et environ 70 à 80% des travailleurs ont repris le travail. Cependant, jusqu’à présent, la production ne dépasse pas plus que 2 ou 3 voitures par heure. Dans certaines sections, il n’est pas possible de faire plus, vu le manque de personnel. 

La direction veut payer des primes aux volontaires prêts à combler les trous. Mais elle se heurte jusqu’à présent à une résistance silencieuse.

Mardi 2 octobre, syndicats et direction ont ouvert la phase 2 de la procédure Renault, où la négociation va porter sur le volet « social ». La direction a annoncé un premier chiffre pour l’indemnité de fermeture qu’elle serait prête à payer : 2.500 € brut par année d’ancienneté, limité à 66.500 euros. Cela n’est même pas la moitié des primes de 2006-2007 quand l’usine passait du logo VW au logo Audi.

Les débrayages ont été immédiats et spontanés. De crainte de se voir à nouveau lockoutés, les travailleurs ont cependant repris le travail.  Et pour beaucoup, en étant  déterminés à ne pas faire la production demandée. Certains étaient pour arrêter et occuper l’usine. Mais pour l’instant, la détermination n’en est pas là. 

Cependant, dans bien des secteurs, les discussions vont bon train sur le nombre de voitures qu’on est prêts à produire. Il y a aussi différents points de vue sur la hauteur de la prime et les moyens de l’obtenir. Le besoin de discuter et de s’organiser pour pouvoir décider ensemble, se fait sentir, des petites assemblées se produisent spontanément. Dès la semaine prochaine, il faudra en effet faire face aux pressions organisées par la direction qui veut augmenter la production.

Les sous-traitants montrent le chemin

Le village de tentes des sous-traitants continue. Leurs directions n’ont même pas encore déclenché la procédure Renault. La situation est extrêmement floue, et différente dans chacune des sociétés. Lors d’un CE extraordinaire mercredi 3 octobre, chez Rhenus et Plastic Omnium, la direction a répondu « il y a aura un plan social », sans préciser ni les montants, ni le timing, chez Imperial (DP World) qui regroupe le plus gros nombre de travailleurs, le directeur « ne peut rien dire »..

Le secrétaire permanent de la centrale du métal du Brabant de la FGTB, a repris à son compte le projet d’une « loi Audi ». Cette loi prétend obliger les entreprises à inclure les travailleurs des firmes sous-traitantes dans le plan social. Portée par le PTB et le PS, cette loi n’a aucune chance de voir le jour, et encore moins d’être appliquée contre Audi

Le permanent s’est fait prendre à partie par un groupe de travailleurs d’Audi. S’exprimaient pêle-mêle, d’une part, la méfiance vis-à-vis des syndicats dont beaucoup de travailleurs ne se sentent ni écoutés, ni bien représentés. Et d’autre part, la crainte de ces travailleurs de devoir partager « l’enveloppe » (qui n’existe pas encore) avec les sous-traitants.

Ainsi, le détournement politicien des préoccupations des travailleurs sous-traitants,  n’a fait qu’ajouter à la division.Les sous-traitants, vu les non-réponses de leurs directions respectives et ces débuts de division,, ont commencé à organiser des manifestations dans l’usine. Ils se sont adressés à tous les travailleurs « peu importe le logo qu’ils portent sur leurs blousons ». « Il n’y a pas une enveloppe », ont-ils expliqué, « il en a plusieurs » et nous, on est là pour se battre tous ensemble pour « le plan social du siècle » ! Leur dignité et leur détermination ne peuvent pas manquer de toucher au moins la minorité des travailleurs qui ne veulent pas se résigner à se faire licencier sans tenter de défendre leur peau le plus chèrement possible. Leur manifestation a reçu un accueil encore passif, mais admiratif et sympathique d’une partie des travailleurs du montage.