Les banques européennes accumulent les profits grâce à la hausse des taux d’intérêt décidée par les banques centrales. Les intérêts plus importants qu’elles perçoivent des prêts aux ménages (comme les crédits hypothécaires, les crédits à la consommation) et aux entreprises, ainsi que leurs dépôts à la Banque Centrale Européenne ont amplement rempli leurs poches.
Par les dividendes et rachats d’actions, 120 milliards d’euros ont ainsi été versés aux actionnaires rien qu’en 2023 ! Alors qu’elles augmentent les taux d’intérêt, suppriment les distributeurs, et rémunèrent très faiblement les comptes d’épargne.
Les plus grosses banques tentent de racheter les plus petites pour augmenter encore leur profit et réaliser des économies d’échelle. Les banques européennes sont en concurrence directe avec les banques américaines, bien plus grandes et qui réalisent des profits encore plus importants. Les banques américaines ont à leur disposition l’immense marché américain et ses centaines de millions de consommateur alors qu’au sein de l’Union Européenne, les bourgeoisies nationales des “grands” pays veulent protéger leur marché de la concurrence étrangère. Les bourgeoisies française, allemande, italienne, espagnole, néerlandaise… veulent garder jalousement la main sur leurs banques car celles-ci contrôlent – par les prêts et les investissements dans les entreprises – en bonne partie l’économie du pays et captent l’épargne de la population.
Depuis quelques semaines, la banque italienne UniCredit veut racheter la banque allemande Commerzbank et ainsi s’implanter en Allemagne. Mais les politiciens et capitalistes allemands freinent des quatre fers car ils craignent que des capitalistes italiens prennent pied dans « leur marché national ». Ils préfèrent que l’Union européenne reste divisée et fragmentée plutôt que de perdre une part du contrôle et des bénéfices qu’ils tirent de l’exploitation des travailleurs et du marché allemand.
Dans la concurrence capitaliste, les travailleurs n’ont pas à défendre leur exploiteur contre leurs concurrents. Que les capitalistes soient belges, français, américains, russes ou chinois, ils ne cherchent qu’à augmenter leurs profits, peu importe la nationalité des exploités. Empêtrés dans leurs contradictions et face à la crise économique, les capitalistes se réfugient aujourd’hui derrière leur Etat national, aggravant encore la crise et les tensions internationales.