Un budget contre les travailleurs !

Les gouvernements fédéraux et régionaux sont en train de boucler leurs budgets. Et comme d’habitude, les ministres jacassent à propos du prétendu « manque d’argent ».

Au fédéral, la ministre du Budget, Alexia Bertrand (CD&V) “cherche” 1,2 milliard d’euros. Elle pourrait commencer par regarder du côté de son père, le baron Luc Bertrand, dont la richesse s’élève à près de 1,8 milliard d’euros !

Oui, pour boucler les budgets, l’argent existe sur les comptes des capitalistes ! Les travailleurs, eux, ont les poches vides. Ils sont exploités dans les entreprises et taxés sur tout ! Quant aux services qui leur sont utiles, ils sont sous-financés ! Rien qu’à Bruxelles, les finances de 6 hôpitaux sur 10 sont dans le rouge. Et cette année, ce sont les travailleurs des CPAS, des écoles, des crèches, du rail ou encore des prisons qui se sont mobilisés pour dénoncer le manque de moyens.

Alors, ni les taxes, ni les mesures d’économies qu’impose le gouvernement à la population n’ont à être acceptées !

D’autant moins quand les mêmes gouvernements, qui prétendent manquer de moyens, se montrent très généreux envers les actionnaires des grandes entreprises.

RTL va recevoir « gratis » 10 millions d’euros de la fédération Wallonie Bruxelles. Le gouvernement flamand soutient l’industrie automobile en accordant 5000 euros de subsides par voiture électrique mais refuse de refinancer De Lijn.

Dans cet océan de milliards aux grandes entreprises, il y a les dépenses militaires qui ne cessent d’augmenter au profit des marchands de canons ! D’ici 2030, ce sont 14 milliards supplémentaires qui y seront dilapidés pour préparer une possible prochaine guerre, de quoi ouvrir 50 nouveaux hôpitaux…

Et puis il y a aussi le paiement des intérêts de la dette que l’État a contracté auprès des banques. Avec la hausse des taux, les intérêts coûtent maintenant autant que les dépenses de sécurité sociale pour le chômage !

Ni cette dette, ni les cadeaux aux actionnaires, et encore moins les dépenses d’armements n’ont à être payés par les travailleurs ! Les moyens financiers, non seulement pour le budget de l’État, mais surtout pour les salaires, les embauches et les services utiles à la population, il y en a sur les comptes des grands actionnaires !

Et cela, la majorité des travailleurs en sont conscients. Ça n’est pas par hasard si, à l’occasion du bouclage des budgets des gouvernements, les socialistes et les écologistes qui y siègent avancent l’idée de taxer les profits des banques pour renflouer les caisses de l’État. Ils ont en fait surtout en vue de redorer leur image avant les prochaines élections !

Mais, pour faire payer les capitalistes, il faudra bien plus que des déclarations d’intentions, car ils ne se laisseront pas faire sans s’opposer. La timide idée des partis de «gauche» a suffi pour que les capitalistes se mettent en ordre de bataille. Un banquier déclare au journal “Le Soir” « si une taxe (…) est décidée, j’irai en justice. Et je ne serai pas le seul. ». Et comme le montre l’expérience des grévistes de Delhaize, la justice, comme le reste de l’État, est du côté des capitalistes.

L’hypocrisie des socialistes et des écologistes est manifeste. D’un côté, ils prétendent vouloir s’attaquer aux profits capitalistes, mais de l’autre, ils soutiennent la proposition de loi « anti-casseur », contre laquelle ont manifesté à l’appel des syndicats 10 000 délégués et travailleurs le jeudi 5 octobre. Cette loi est une nouvelle arme face aux mouvements de contestation des travailleurs, qui sont pourtant nécessaires pour imposer de prendre sur les profits ! Une nouvelle fois, les prétendus partis de gauche démontrent qu’ils ne sont, comme tous les partis de gouvernements, qu’au service du patronat.

Alors ce n’est pas les élections de juin 2024 qui changeront la politique du futur gouvernement. Le changement ne viendra pas d’en haut.

Seules de larges luttes du monde du travail pourront faire reculer la classe capitaliste. Et même alors, le patronat et le gouvernement à son service ne seront prêts à céder quelques réformes ou augmentations, que pour mieux se maintenir au pouvoir, et revenir dès que possible sur leurs concessions.

Pour changer véritablement les choses, pour mettre fin à l’exploitation, à la misère et aux guerres, il n’y a pas d’autre choix que de renverser le capitalisme. Il n’y a pas d’autre choix que de mener la lutte de classe jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à ce que le la classe ouvrière arrache le pouvoir politique à la classe capitaliste et l’exproprie.

Pour mener cette lutte, le camp des travailleurs à besoin d’un parti, communiste, révolutionnaire et internationaliste.

C’est pour avancer vers la construction de ce parti révolutionnaire, pour dénoncer le capitalisme et faire entendre les intérêts du camp des travailleurs que Lutte Ouvrière présentera deux listes aux prochaines élections législatives, une dans le Hainaut, et une à Bruxelles.