Depuis le 15 septembre, la grève dans les grandes entreprises de l’automobile se poursuit aux Etats-Unis. Les travailleurs de General Motors, Ford et Stellantis (les « Trois Grandes ») demandent des augmentations de salaire de 46% sur les 4 années à venir. En effet, depuis 2008, les licenciements, l’augmentation des cadences, l’allongement des journées de travail (jusqu’à 12h !), les baisses de salaire et les pertes d’assurance maladie s’enchaînent. Alors que depuis 10 ans, ces Trois Grandes firmes automobiles ont réalisé plus de 250 milliards de dollars de profit !
Pour imposer des hausses de salaires, les travailleurs n’ont pas d’autre moyen que de se mettre en grève ! La popularité de la grève auprès de la population américaine montre que le problème des salaires touche bien plus largement que l’automobile.
La grève reste pour le moment entièrement sous le contrôle du syndicat UAW (United Auto Workers) qui n’appelle que 25 000 travailleurs (sur 145 000 affiliés) à se mettre en grève, ne tente pas d’organiser des assemblées ou des rassemblements et vise à un compromis limité avec les firmes automobiles sans chercher à étendre le mouvement. C’est pourtant l’extension de la grève et des occupations d’usine de Flint (USA) qui avait permis aux grévistes de l’automobile en 1936 et 1937 de faire plier le gouvernement et les constructeurs américains et d’inspirer une bonne partie de la classe ouvrière américaine à les imiter !