La déclaration de politique communautaire pour la Fédération Wallonie Bruxelles du MR et des Engagés, prévoit de nombreuses attaques contre tous les services publics.
Du côté de l’enseignement, la nouvelle ministre de l’enseignement obligatoire, Valérie Glatigny, MR, avait déjà annoncé début juillet qu’il n’y aurait plus de nominations dans l’enseignement. C’est-à-dire que les nouveaux embauchés n’auraient plus le statut de fonctionnaire mais seulement des CDI. Ce qui signifie moins de droits aux congés maladie, à la pension, à la sécurité de l’emploi…
Glatigny avait aussi annoncé que les professeurs des premières années du secondaire qui ont passé un diplôme supplémentaire afin de bénéficier d’un barème plus élevé devraient prester deux heures de travail en plus par semaine s’ils voulaient garder le même salaire !
Les ministres n’ont que les mots « d’enseignement de qualité » et de « lutte contre la pénurie » à la bouche, il s’agirait maintenant d’un « pacte de confiance pour un enseignement d’excellence » ! Mais derrière tout ce verbiage, les mesures envisagées sont de véritables attaques contre les conditions de travail et les salaires de tous les personnels de l’enseignement, et par conséquent d’une dégradation encore plus brutale et rapide de la qualité de l’enseignement.
Car il s’agit avant tout de faire des économies budgétaires et de ne pas mettre un sous de plus dans l’enseignement, voire même d’en mettre moins, selon les mots de la ministre.
Faire plus avec moins, ça ne donne jamais rien de bon !
D’après la CGSP, qui vulgarise cette déclaration de politique communautaire, sous prétexte de lutter contre la pénurie d’enseignants, le MR et les Engagés prévoient de s’en prendre aux malades de longue durée et de réduire l’accès aux mi-temps médicaux. Comme dans les autres secteurs, ces mesures mèneront surtout à des licenciements. Et en ce qui concerne la pénurie de professeurs de langues, la réponse toute trouvée est de diminuer le nombre d’heures de cours de langue !
Ils prévoient aussi de rendre l’accès aux heures supplémentaires plus facile et d’obliger les nouveaux embauchés des premiers degrés du secondaire à faire deux heures de plus par semaine. Et il est aussi question que les augmentations de salaire ne se fassent plus à l’ancienneté… mais au mérite.
Par ailleurs, la 4ème année d’étude pour être professeur sera consacrée à des stages gratuits dans l’enseignement… Autant de postes et de salaires économisés !
Alors que les conditions d’enseignement sont déjà déplorables aujourd’hui dans de nombreuses écoles, cette augmentation de la charge de travail ne fera qu’aggraver le manque d’enseignants.
Il est aussi prévu de revoir le principe de gratuité scolaire, qui n’était même pas encore arrivé fin primaire et qui n’existe vraiment que sur le papier. Ainsi que de continuer les économies sur l’enseignement spécialisé, les CPMS, l’entretien des bâtiments…
L’enseignement qualifiant est aussi dans le viseur. Ils voudraient qu’il soit remplacé de plus en plus par l’enseignement en alternance, c’est-à-dire, mi temps à l’école, mi temps à l’usine. Fournissant ainsi de la main d’œuvre gratuite au patronat. Et il est question de réduire l’accès aux études supérieures des élèves ayant fait la filière qualifiante.
Toutes ces mesures viennent s’ajouter à des années d’attaques et de dégradation dans l’enseignement. De plus en plus de personnel des écoles ont déjà des contrats précaires, des salaires horaires différents en fonction des titres et autres statuts qui rendent les comparaisons infaisables et qui ont pour but de diviser.
Les écoles sont aux premières loges pour voir les problèmes de pauvreté et de maladie augmenter, avec de moins en moins de moyens pour y faire face. Moins de personnel de ménage, d’éducateurs, d’assistantes sociales, d’infirmières… Des pannes de chauffage, pas de réfectoire…
Si aujourd’hui le MR et les Engagés sont à la manœuvre, tous les partis qui se sont succédé ces trente dernières années, PS, le PSC/CDH, ont participé aux économies sur l’enseignement. Car le problème n’est pas la couleur politique de celui qui attaque, le problème est que le véritable donneur d’ordre est le grand patronat, qui dicte sa feuille de route aux ministres, et qui siphonne les caisses des Etats pour assurer ses profits.
Alors si on veut assurer un enseignement convenable aux jeunes, il faudra refinancer sérieusement l’enseignement au lieu d’augmenter le budget de l’armée !