PFAS un lent empoisonnement généralisé

Deux ans après l’usine 3M en Flandre, c’est au tour de la Wallonie de connaître un scandale en raison des PFAS. Les PFAS sont des substances chimiques antiadhésives et très résistantes utilisées notamment dans le textile, les emballages alimentaires, les mousses anti-incendie, les cosmétiques, etc. Mais elles ont aussi des effets dangereux pour la santé et l’environnement, provoquant notamment des cancers et s’attaquant au système immunitaire.

Ces effets nocifs sont connus depuis les années ‘70, ce qui n’a pas empêché de nombreux capitalistes de les utiliser massivement. L’impact de cette utilisation n’est pas encore entièrement connu, mais ce sont des dizaines de millions de personnes à travers le monde qui sont atteintes de cancer, de troubles cardio-vasculaires, ou de problèmes de fertilité à cause de ces substances.

La Wallonie n’échappe pas à la règle, et des journalistes ont identifié plusieurs sites qui rejettent massivement des PFAS dans l’environnement, affectant les habitants alentour, comme le site de TotalEnergies à Feluy, l’aéroport de Charleroi Sud, la base militaire américaine de Chièvres et 226 autres endroits rien qu’en Wallonie.

Et la plupart des eaux de consommation courante contiennent des PFAS, avec des taux plus ou moins élevés, dont une bonne partie des eaux bruxelloises.

Pour continuer à utiliser ces substances au mépris de la santé de la population, les industriels utilisent toutes les méthodes. Certains, comme 3M, n’hésitent pas à financer de fausses études visant à semer le doute sur la nocivité des PFAS. Elles servent de justification aux politiciens complices. D’autres entreprises, comme Solvay, contournent les failles de la réglementation et émettent des composants tout aussi toxiques… mais légaux…

Si les capitalistes peuvent contourner la loi aussi facilement, c’est bien sûr parce que les politiciens méprisent autant que les patrons le sort des populations.

C’est ce que montre le silence de la Société Wallonne des Eaux, comme de la ministre Tellier, au courant du taux élevé de PFAS depuis plusieurs années. Ils ne font mine de s’y intéresser que lorsqu’un scandale éclate.

En comparaison des mirobolants profits de ces entreprises, les amendes dirigées contre les patrons restent des « peanuts » pour reprendre le mot de l’ancien patron de Solvay, qui se vantait d’avoir développé les PFAS, « l’activité la plus rentable de Solvay ».