La période des vacances ne peut faire oublier une situation qui se détraque à grande vitesse. Que l’on ait pu ou non partir en vacances, l’inflation et la vie chère nous rattrapent partout. La chaleur étouffe une grande partie de la population du sud, et ce n’est là qu’un aspect catastrophique du réchauffement climatique. En Ukraine, la guerre et son cortège de destructions continuent.
Comme un miroir grossissant, cette période souligne bien des reculs. La chaleur de l’été rend les conditions de travail plus dures et fait ressortir l’exiguïté des logements et l’entassement dans les quartiers populaires. À cela s’ajoutent les services utiles à la population fermés ou en sous-régime. C’est particulièrement dramatique pour les hôpitaux plongés dans des situations impossibles.
Rien de tout cela n’est nouveau. Le recul de nos conditions de vie est insidieux et progressif. Il n’y a pas d’images spectaculaires de ce qui est détruit. Il n’y a pas eu de tirs de mortiers d’artifice, pas d’incendies comme lors des émeutes en France. Les hôpitaux ne sont pas brûlés : ils sont vidés de leurs soignants ! Les logements manquants ne sont pas incendiés : ils ne sont pas construits ! Il n’y a pas de pillage visible et médiatisé, et pourtant, la société est mise en coupe réglée. Tout cela se fait dans « l’ordre » c’est-à-dire dans l’ordre de l’exploitation qu’aiment tant la droite et l’extrême droite.
Le grand patronat s’enrichit comme jamais sur le dos des travailleurs en attaquant les conditions de travail, en maintenant les salaires au plancher et en intimidant tous ceux qui osent protester. Et comme si cela ne suffisait pas, il nous rackette au travers de l’inflation, car c’est lui qui décide d’augmenter les prix pour faire grimper ses marges.
Par mille et un subterfuges, les capitalistes, plus ou moins couverts par la loi, s’arrangent pour soustraire des milliards aux impôts. Là, les politiciens qui se veulent à la pointe du combat contre la délinquance ne crient pas : « Au voleur » ! Tout cela, alors même que le grand patronat pompe déjà allègrement dans les caisses publiques au travers des subventions et autres ponts d’or.
L’année dernière, le milliardaire le plus riche de Belgique, Eric Wittouck, s’est versé un dividende de 2,025 milliards d’euro, soit 4 fois le salaire minimum par minute. De l’autre côté, certains travailleurs ne peuvent plus s’acheter ne serait-ce que des fruits et des légumes. L’écart entre les deux est le résultat de ce vol légalisé.
Retraites, droits sociaux, hôpitaux et écoles publiques, environnement… les maîtres de la société, la classe capitaliste et ses politiciens aux ordres, sont en train de tout saccager pour servir les intérêts d’une infime minorité de capitalistes. Ces destructions-là sont sans commune mesure avec celles provoquées en France par les émeutes de quelques milliers de jeunes révoltés contre les violences policières.
Mais pas un gouvernement ne fera le compte des dégâts engendrés par la gestion capitaliste, car tous les politiciens qui se bousculent au portillon sont les défenseurs de cet ordre bourgeois, de la propriété privée et de la loi du profit.
On l’a vu l’hiver dernier lorsque les gouvernements ont laissé les capitalistes de l’énergie, les Engie, Luminus ou Total-Énergies, surfer sur la vague spéculative pour engranger des milliards de bénéfices en privant des dizaines de milliers de familles de chauffage. Libéraux, sociaux-chrétiens, socialistes, écolos : tous sont soumis aux riches actionnaires mais implacables contre les pauvres et les travailleurs. Quant aux partis d’extrême droite, il n’est nul besoin d’attendre qu’ils accèdent au gouvernement pour comprendre qu’en ciblant la jeunesse et l’immigration, ils font diversion et cachent la responsabilité des capitalistes. Il est évident qu’au pouvoir, ils seraient, comme les autres, complices de leur vol, de leur pillage et de leurs crimes contre les travailleurs, la société et l’environnement.
La ligne de conduite de ces capitalistes peut se résumer ainsi : « J’accumule des fortunes, et après moi le déluge ». Il paraît que certains d’entre eux se payent maintenant des bunkers capables de résister à une bombe nucléaire, un tsunami ou une épidémie. Sauver leur peau, après avoir œuvré à la destruction des humains et de la planète : voilà à quoi pensent ceux qui prétendent nous diriger !
Ces gens-là sont des dangers publics qu’il faut empêcher de nuire. Et c’est possible si les travailleurs retrouvent la conscience de ce qu’ils sont : les seuls capables de faire fonctionner la société. Les seuls à pouvoir la diriger pour qu’elle ne soit pas guidée par la soif de profits, la spéculation et la concurrence qui mènent la société à l’autodestruction !