En Argentine, l’agitateur d’extrême droite, Javier Milei, a remporté les élections. Aux Pays-Bas, le parti de Geert Wilders, parlementaire d’extrême droite depuis 25 ans, est devenu le premier du pays. Partout ces mouvements se développent, comme en Allemagne, en France, en Grèce… et aux États-Unis.
Tous se prétendent différents des autres politiciens, et disent qu’avec eux au pouvoir, ça ira mieux pour la population… Les problèmes viendraient des administrations qui gaspillent, des féministes qui détruisent les valeurs de la société avec le droit à l’avortement, des écologistes qui entravent la « liberté », des homosexuels, … Tous les maux de la société, le chômage, les bas salaires, les agressions, petites ou grandes, ce serait à cause des migrants, des musulmans, des autres… Pour le Vlaams Belang, c’est aussi à cause des Wallons que la Belgique irait mal ! Jamais l’extrême droite ne remet en cause le capitalisme, ni les milliardaires devenant de plus en plus riches au fur et à mesure que les populations s’appauvrissent. Pourtant le problème est là.
Une grande partie des électeurs d’extrême droite votent pour ces partis, car ils n’ont plus aucune confiance dans les partis qui gouvernent depuis des dizaines d’années. Des décennies durant lesquelles les populations ont subi la baisse de leur niveau de vie, voire son effondrement.
Les politiciens de gauche comme de droite se succédant avec des montagnes de promesses jamais tenues, sont les principaux responsables de la montée de l’extrême droite. Ils reprennent à leur compte de larges parties des discours nationalistes, anti-arabes, anti-musulmans de l’extrême droite, en espérant ainsi récupérer une partie des voix qu’ils perdent au profit de l’extrême droite. Mais cela ne fait que donner du poids au poison.
La démagogie d’extrême droite permet de faire des voix, mais surtout, elle sert aux patrons et aux capitalistes à opposer les travailleurs les uns aux autres : ceux qui ont ou pas les bons papiers, ceux qui ont ou pas un travail et un salaire, ceux embauchés, en intérim ou au chômage… Cela affaiblit les travailleurs et renforce les patrons pour aggraver partout l’exploitation et nous entraîner vers la guerre.
Arrivés au gouvernement, les partis d’extrême droite se retrouvent au service des capitalistes qui détiennent le vrai pouvoir. En Italie, Meloni a exclu de nombreuses personnes des aides sociales. Par contre, la promesse de taxer (légèrement) les surprofits des banques a vite été abandonnée dès que les actionnaires ont fait dévisser la bourse de Milan. Les politiciens d’extrême droite sont eux aussi prêts à imposer la volonté des capitalistes, y compris par la manière forte. La montée électorale des partis d’extrême droite encourage les petits groupes violents à sortir dans la rue, se montrer et agresser ceux qu’ils présentent comme une menace pour la société.
En Irlande, il y a quelques jours, des émeutiers d’extrême droite ont pillé des magasins, brûlé des voitures et des bus, en criant des slogans nationalistes… en réponse à l’agression au couteau par un déséquilibré d’origine étrangère ! En France, des groupes d’extrême droite, cagoulés et avec barres de fer, sont venus de tout le pays soi-disant pour « venger » un jeune blanc tué lors d’un bal, dressant des barricades, brûlant des voitures, tirant au mortier sur la police et tabassant des jeunes d’un quartier populaire.
Ces admirateurs d’Hitler sont pour la violence contre la population, contre les travailleurs immigrés, contre les militants ouvriers, ils sont pour le capitalisme le plus dur contre l’ensemble des travailleurs. Ils renforcent le nationalisme et se préparent à soutenir les futures guerres que la bourgeoisie va vouloir imposer aux populations ! Il ne faut pas oublier le rôle actif de Mussolini, Hitler, Franco et de leurs partis dans la 2ème guerre mondiale.
La seule manière de mettre fin à la montée de l’extrême droite, c’est que se développent de nouveau des luttes fortes des travailleurs pour défendre leurs intérêts communs : salaires, conditions de travail, emplois, pensions… En s’unissant pour s’opposer aux capitalistes, en se préparant même à exproprier les banques et les grandes entreprises, pour mettre fin aux guerres et à l’exploitation des travailleurs, c’est cela qui fera disparaître les risques mortels de l’extrême droite.
C’est pour défendre ces idées que Lutte Ouvrière se présentera aux élections fédérales en Belgique en 2024 dans le Hainaut et à Bruxelles. Non pas pour remettre une couche de promesses électorales creuses. Mais pour affirmer haut et fort qu’il n’y a rien à attendre des élections et des politiciens, et qu’il n’y a pas d’autre perspective que le renversement du capitalisme !