Les pompiers pyromanes réunis à Hiroshima

Le week-end passé, le groupe des sept Etats les plus puissants du monde, le G7, se réunissait à Hiroshima au Japon, ville détruite en un éclair par une bombe atomique des USA le 6 août 1945. Les représentants des Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon, ainsi que de l’Union européenne, ont exhibé leurs mines graves devant les caméras du monde entier… avant de repasser à l’ordre du jour : la guerre ! La guerre économique et la guerre tout court.

Quelle hypocrisie ! Les dirigeants des Etats-Unis se font passer pour les gardiens de la paix contre la Russie de Poutine et contre la Chine, mais ils sont la seule puissance à avoir utilisé la bombe nucléaire : 140 000 morts à Hiroshima puis trois jours plus tard 60 000 à Nagasaki !

Les deux bombes sur ces villes populaires du Japon, qui avait pourtant déjà perdu la guerre, ainsi que les vagues de bombardements américains « classiques », notamment sur les villes ouvrières de Dresde, Hambourg, Berlin… qui ont écrasé et brûlé deux ou trois fois plus de civils, avaient pour but de terroriser les populations, pour éviter que cette 2ème Guerre mondiale se termine comme la 1ère, par des révolutions ouvrières comme en Russie.

C’était aussi l’affirmation que les Etats-Unis étaient les véritables vainqueurs de cette guerre et qu’ils allaient être désormais la puissance dominante et le gendarme de la planète. 

Aujourd’hui, les ennemis d’hier, le capitalisme japonais, allemand, américain, sont des alliés contre la Russie et face à la Chine. Au nom de la paix bien sûr, les dirigeants capitalistes lancent des programmes d’armement intensif, fournissent des armes de plus en plus meurtrières au régime ukrainien anti-russe de Zelensky et multiplient les bases militaires autour de la Chine.

La guerre est partie intégrante du système capitaliste, basé sur la concurrence et la course au profit. L’affrontement militaire est la prolongation de la guerre économique permanente que se livrent les trusts capitalistes pour contrôler les matières premières, les chaînes de production, et s’assurer des marchés à l’échelle mondiale.

La guerre en Ukraine ne fait pas exception. Les dirigeants européens et américains expliquent qu’il faut défendre un petit pays agressé par son puissant voisin. Comme si l’Ukraine n’était pas le théâtre de l’affrontement entre les États-Unis et la Russie depuis au moins trente ans ! Comme si le camp capitaliste derrière l’OTAN équipait, formait et renseignait les troupes ukrainiennes de façon désintéressée !

La Russie de Poutine, comme la Chine de Xi Jinping ou même d’ailleurs l’Ukraine de Zelensky sont des dictatures. Mais ce n’est pas la raison de la guerre contre la Russie et des restrictions commerciales imposées à la Chine. Celle-ci n’est que la suite des rivalités économiques qui opposent ces grandes puissances. Les travailleurs n’ont à prendre parti ni pour les unes, ni pour les autres, ils ont à se battre contre leur gouvernement, qui est lui aussi partie prenante dans la guerre, et se préparer à renverser ce système capitaliste qui en est responsable.

Ici aussi, dans un pays riche où le nombre de multi-milliardaires ne cesse d’augmenter, une guerre est menée. C’est la guerre de la bourgeoisie contre les travailleurs, contre les ouvriers des usines, les employés des magasins, des transports, des hôpitaux, de l’enseignement… et contre les réfugiés des pays pauvres, qui sont les plus démunis de la population.

Le capitalisme génère de multiples dictatures ! Il alimente en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, des guerres sans fin, et le fait maintenant à nouveau en Europe . Il plonge des régions entières dans le dénuement et chasse de chez eux des centaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants et les transforme en parias. C’est une guerre permanente contre les peuples qui mène régulièrement à la guerre tout court.

Les combats meurtriers en Ukraine ou les accrochages entre les États-Unis et la Chine rendent de plus en plus concrète la menace d’une guerre généralisée. 

Même si la Belgique n’est certes pas une puissance déterminante, son gouvernement est pleinement impliqué dans la préparation à la guerre, au côté des autres puissances occidentales ; une guerre qui ne sera pas pour de prétendues valeurs démocratiques, mais pour imposer le maintien de leur système de domination. À nous de dire non à cet ordre capitaliste qui signifie pour nous la dégradation de nos conditions de vie aujourd’hui et peut-être d’être entraînés dans la guerre demain.

La solution contre cette barbarie ne peut venir que d’en bas, des travailleurs qui constituent la seule classe capable d’arracher le pouvoir aux capitalistes et de construire un monde sans exploitation et sans la guerre pour les marchés qui mène à la guerre tout court.