L’Église au service des riches

Un nouveau scandale éclaboussant l’Église vient d’être révélé à la veille de Noël. De 1945 aux années 1980, 30 000 bébés ont été arrachés dès la naissance à leur mère célibataire, et vendus à des familles adoptives. Déjà, dans le documentaire Les oubliés de dieu, de nombreux hommes et femmes dénonçaient les abus sexuels imposés par des membres du clergé dans leur enfance, couverts par la hiérarchie jusqu’au pape.

Depuis des centaines d’années, les prêtres, rabbins et imams ont surtout joué le rôle de maintien de la domination des plus riches. Au Moyen-Âge, pour défendre les rois et les seigneurs, puis pour défendre la bourgeoisie et le capitalisme. Pour conquérir le pouvoir en 1789-92, la bourgeoisie française avait dû combattre l’Église qui défendait l’ordre aristocratique… avant de remettre religion et Église catholique à leur service. Comme le proclamait alors Napoléon :  « … l’inégalité des fortunes ne peut exister sans religion. Quand un homme meurt de faim à côté d’un autre qui regorge, il lui est impossible d’accepter cette différence s’il n’y a pas une autorité qui lui dise : Dieu le veut ainsi… »

C’est ce même régime napoléonien qui instaure en Belgique le financement de l’Église par l’État qui perdure encore aujourd’hui. Plus de 200 millions d’euros par an financent les salaires et pensions des prêtres et autres évêques, l’entretien des églises et chapelles, etc.

L’Église défend donc l’ordre capitaliste avec la complicité de l’État, ainsi que la domination masculine qui en est partie prenante. La domination des hommes sur les femmes s’est généralisée en même temps que se sont développées il y a quelques milliers d’années la propriété privée et les inégalités. La sexualité des femmes a alors été contrôlée pour assurer la transmission du patrimoine dans la famille, en priorité aux enfants mâles.

Les religions chrétienne, juive et musulmane ont longtemps considéré, et encore maintenant, la femme et les enfants comme propriété du père. Pour reprendre les termes de « saint » Augustin, les femmes n’auraient pas d’autre « utilisation » que d’élever les enfants.

Ces idées misogynes ont maintenu les femmes dans un statut d’infériorité. Elles sont aussi un moyen de diviser la population dans chaque foyer entre dominants et dominées, plutôt que des compagnes et compagnons égaux, capables de lutter côte à côte contre leurs oppresseurs.

C’est pour cela que l’Église chrétienne a pu arracher des bébés de femmes enceintes sans père officiel. Quant aux “pères de l’Église” ils s’accordent les mêmes droits que les pères de familles qui abusent de leur femme et parfois de leurs enfants car ce sont eux qui dominent. En plus des viols commis directement par des membres du clergé, l’Église couvre aussi les nombreux cas de viols incestueux, le plus souvent par le père, qui concerneraient 5 à 10% de la population.

Cette oppression patriarcale a reculé grâce aux luttes féministes et ouvrières. Mais l’Église s’est opposée à chaque progrès avant sa légalisation, comme le droit des femmes à l’éducation il y a 150 ans, le droit de vote en 1948 ou à l’avortement encore aujourd’hui.

L’Église et les représentants religieux ne sont du côté des populations que dans les discours. Les mêmes qui clament haut et fort « tu ne tueras point » sont toujours du côté des gouvernements pour entraîner les peuples dans les guerres. Le pape a béni les armées de Hitler et Mussolini. En 1993, un autre pape a soutenu l’intervention militaire en Bosnie, et en 2014, de nombreux évêques ont appelé à une intervention militaire américaine en Irak sous prétexte de sauver les Chrétiens. En Israël, Netanyahu est soutenu par de nombreux rabbins pour massacrer les Gazaouis. Quant aux imams, beaucoup prêchent la violence contre d’autres peuples non musulmans, voire entre peuples musulmans comme en Iran-Irak dans les années 80 et au Yémen aujourd’hui, où les deux camps sont soutenus par des représentants de l’Islam.

En Belgique le climat guerrier monte. Plusieurs généraux ont appelé à une augmentation des financements de l’armée, et un député MR cherche à ouvrir le débat sur le service militaire avant les élections. Dans la perspective d’une guerre où ce sont majoritairement les travailleurs qui mettront leur vie en jeu, il est plus qu’urgent de pouvoir reconnaître ses amis et ses ennemis. L’Église, derrière ses discours pacifistes, restera toujours du côté de l’État et des capitalistes, de ses financeurs et protecteurs : elle est un ennemi mortel des populations.

Pour mettre fin aux oppressions et aux guerres, les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de renverser les capitalistes, les gouvernements, et tous ceux qui les défendent, au premier rang desquels les responsables religieux de toutes confessions !