Le coronavirus a fini par siffler une fin provisoire des chamailleries politiciennes sans fin. Dix partis participeront ou soutiendront le gouvernement Wilmès. Pourquoi cette précipitation maintenant ? Cela fait au moins depuis décembre 2019 que les scientifiques savaient, et disaient, que le virus ne resterait pas confiné dans les frontières chinoises.
Il y avait urgence de profiter de ces quelques mois avant l’arrivée du virus en Europe pour faire comme en Corée. Il aurait fallu fournir massivement des masques et des produits de désinfection à toute la population. Il aurait fallu tester le maximum d’individus pour détecter qui est porteur du virus, et alors l’isoler et soigner si possible ceux qui en ont besoin, au moins les mettre sous respiration artificielle en cas d’insuffisance pulmonaire.
Si rien de cela n’a été fait, ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de gouvernement fédéral ! En France voisine il y a un gouvernement, mais il a fait comme en Belgique : attendre ! Parce que le souci des gouvernements, ce n’est pas la santé de la population, c’est d’abord de faire des économies, sur les masques comme sur le reste, et de ne pas entraver la fabrication des bénéfices dans les entreprises.
Mais quand le confinement des populations est devenu nécessaire pour éviter une explosion du nombre de malades nécessitant des soins intensifs, là les gouvernements se sont affolés. Parce que la population était menacée ? Parce que les hôpitaux allaient être submergés, comme on le voit en Italie ? Oui, en partie. Mais c’est surtout parce que la santé des profits capitalistes est menacée ! Les Bourses avaient perdu 1/3 de leur valeur en quelques semaines… Alors le patronat a exigé qu’il y ait un gouvernement !
La crise économique couvait déjà, mais l’arrêt de nombreuses entreprises pour permettre le confinement de toute une partie de la population l’a fortement aggravée… Il fallait un vrai gouvernement, pour débloquer massivement des milliards !
Alors branle-bas le combat, les gouvernements et les banques centrales ont annoncé des dizaines, des centaines, des milliers de milliards pour « aider » les entreprises et les banques. Avant, les gouvernements ne trouvaient pas quelques centaines de millions pour embaucher et augmenter les salaires du personnel ? Là c’est 10, 100, 1000 fois plus pour sauver les entreprises… en fait pour sauver les profits !
Les riches actionnaires, les milliardaires auraient pu puiser dans leurs fortunes accumulées pour faire face à cette mauvaise passe, comme le font les familles qui ont un peu d’argent de côté ? Non, pour « aider » les patrons à sortir d’une mauvaise passe, ce sont les finances des États qui sont mises à contribution !
Bien sûr les gouvernements chercheront à faire payer la dette à la population, aux travailleurs, s’ils se laissent faire, sous forme d’augmentation des impôts et de diminution des budgets sociaux… dont ceux des hôpitaux.
Mais en plus ces milliards viendront alimenter la prochaine crise économique, si le capitalisme se relève de celle-ci.
C’est pour cela qu’il faut que les travailleurs se préparent à se défendre. Et il ne suffira pas de régler les comptes à Maggie de Block dont l’irresponsabilité éclate au grand jour. C’est à un bras de fer avec le patronat que le monde du travail doit se préparer, et même à se débarrasser du capitalisme pour prendre collectivement le pouvoir eux-mêmes.