Les “pouvoirs spéciaux” aux mains du patronat

Le gouvernement Wilmès a reçu les “pouvoirs spéciaux” qui lui permettent de “prendre toutes les mesures urgentes nécessaires face à la crise du Coronavirus”. 

Pour la population et le personnel de la santé, il serait urgent de distribuer des masques efficaces, d’effectuer des tests, de mettre des vrais moyens dans la recherche. Mais pour le patronat, l’urgence est de soutenir leurs profits. 

Les gouvernements s’apprêtent à les soutenir à coup de centaines et de milliers de milliards. A qui on va présenter la note ? A la population, aux travailleurs, si on se laisse faire! Et cela ne s’arrêtera pas là.

Dans une économie qui entre en récession, les capitaliste ne peuvent maintenir leurs profits qu’en faisant payer les travailleurs. Car ce sont eux qui sont à la base de toutes les richesses … et des profits capitalistes. 

Déjà, les patrons nous disent qu’il faudra rattraper le retard en renonçant à nos congés cet été, voire en plaçant nos congés maintenant. Et près d’un million de travailleurs se retrouve en chômage temporaire avec les pertes de revenus qui vont avec, tandis que les actionnaires des grandes banques et entreprises peuvent compter sur les milliards du gouvernement. Et cela n’est que le début de l’intensification de la guerre de classe qu’ils mènent contre les travailleurs. 

Avec les pouvoirs spéciaux le patronat libère le gouvernement des entraves de débats parlementaires. Déjà, sa police intervient pour distribuer des amendes aux personnes dans les parcs, mais pour imposer aux grandes entreprises d’arrêter le travail non essentiel, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. 

D’ailleurs, la dernière fois que les pouvoirs spéciaux ont été accordés, c’était dans les années 80 pendant le gouvernement Martens-Gol qui reste dans les mémoires pour sa politique anti-ouvrière particulièrement brutale. 

Les discours d’unité nationale ne servent qu’à cacher la réalité de la guerre de classe que le patronat nous mène. Ce sera notre camp contre le leur.  Dans cette guerre, la force des travailleurs n’est pas au parlement. Elle est dans les usines, les bureaux, les hôpitaux, les administrations, les écoles… là où par leur travail, ils font tout fonctionner! Et c’est en menant la lutte là, sur leur propre terrain, que les travailleurs pourront imposer leurs pouvoirs spéciaux contre cette classe capitaliste dont l’irresponsabilité illimitée éclate aujourd’hui au grand jour !