Au Congo, alors que les combats font rage dans la région du Nord-Kivu, des milliers de femmes se sont mobilisées le 8 mars pour dénoncer la guerre et les violences commises envers les femmes.
Car la guerre qui sévit depuis près de 30 ans entre différents groupes armés, pour le contrôle de l’extraction des nombreux minerais de la région, touche les femmes avec une terrible brutalité. Les viols y sont quotidiens, parfois perpétrés devant la famille, et laissent des conséquences physiques et morales souvent irréversibles.
Le viol en temps de guerre est loin d’être une spécificité du Congo. Il est utilisé par toutes les armées, y compris celles des États les plus développés, comme les États-Unis, la France ou le Japon. En formant des soldats à la haine du camp d’en face, en sélectionnant les individus les plus barbares, et en faisant passer le viol de femmes comme des récompenses des victoires militaires, la bourgeoisie crée des armées qui ne peuvent manquer de transformer un certain nombre de ses membres en violeurs, s’ils ne l’étaient pas déjà avant.
Mais au Congo, la pratique du viol est utilisée systématiquement, sur les femmes de tous les âges, de l’enfant au berceau jusqu’à la grand-mère sur son lit de mort. L’objectif est de terroriser la population. En l’absence d’obus ou de Napalm capable de raser les villages, le viol systématique devient une méthode pour contrôler certaines régions en se débarrassant de leurs habitants. Car le viol dans ce cas sert à briser psychologiquement des communautés entières, surtout dans des régions où la femme violée est ensuite rejetée par toute sa famille qui « perd la face » et n’est plus prise au sérieux.
Malgré toutes ces atrocités, les femmes se relèvent et continuent de se battre, au moins pour leur propre vie ou celle de leurs enfants.
Souvent interdites de travail à la mine, sous prétexte de malheur selon certaines superstitions, elles sont condamnées à dépendre d’autres hommes ou à trouver des petits boulots, et nombre d’entre elles se retrouvent dans des camps de réfugiés.
Certaines, parfois âgées de 13, 14 ans s’engagent dans des milices locales ou dans l’armée, pour se venger de ce qu’elles ont subi ou dans l’espoir que le groupe armé qu’elles choisissent pourra amener la paix, comme le montre le documentaire d’Arte Combattantes du Nord Kivu, l’impossible destin.
Ce qui est certain, c’est que ces femmes ne manquent pas de courage ni de détermination, et qu’elles sont nombreuses à se relever après l’horreur subie.
Mais aucun groupe armé organisé par la population, même le plus sincère, ne pourra mettre fin définitivement à la barbarie. C’est seulement en tant que travailleuses, en s’adressant aux autres travailleuses et aux travailleurs du Congo et finalement du monde entier, et en prenant les armes contre les impérialistes qui pillent l’Afrique et la planète entière, que le cauchemar pourra se terminer.