Face au capitalisme qui met tous les travailleurs en concurrence et qui monte les travailleurs les uns contre les autres, notamment sur base de leurs nationalités, le mouvement ouvrier a cherché ce qui rassemblait les travailleurs à l’échelle mondiale.
Dans tous les pays, les travailleurs sont exploités par la même poignée de capitalistes et tous ont les mêmes intérêts. Karl Marx affirmait dès 1848 dans le Manifeste Communiste : «Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. Prolétaire de tous les pays unissez-vous !».
Car les travailleurs ne sont pas seulement une classe opprimée mais une classe qui peut changer la société et la diriger. Car c’est elle qui fait tout fonctionner dans notre société.
Et cette classe est aujourd’hui véritablement mondiale. Dans les usines, les entreprises et les chantiers, les travailleurs viennent souvent de dizaines de pays différents.
Si aujourd’hui le patronat utilise cela pour diviser les travailleurs, dans les prochaines luttes qu’engagera la classe ouvrière, ce sera une force immense. Une lutte commencée dans n’importe quel pays ne manquera pas d’avoir des répercussions dans de nombreux autres pays du monde.
Le mouvement ouvrier internationaliste s’est d’ailleurs très souvent adressé aux travailleurs immigrés. Le militant ouvrier aujourd’hui décès, Jan Cap (PTB), dénonçait par exemple que ses collègues turcs aux chantiers navals Boel à Temse, étaient surexploités au travail, qu’ils faisaient les pires taches, étaient payés moins et devaient travailler plus. Le réflexe des militants ouvrier a été de faire grève ensemble pour exiger des conditions de travail similaires.
Car c’est bien la seule manière de se défendre. Les attaques contre les travailleurs immigrés sont des attaques contre tout le monde du travail car ils commencent par s’attaquer aux plus précaires d’abord avant de s’attaquer au reste des travailleurs ensuite. Alors qu’en luttant ensemble pour nos intérêts, travailleurs belges et étrangers, c’est la seule possibilité de gagner.