La migration est une constante du capitalisme

Aujourd’hui, les politiciens au service des capitalistes pointent du doigt les travailleurs immigrés : ils seraient responsables de la criminalité, des coupes dans la sécurité sociale et du chômage.

Mais pointer du doigt les travailleurs immigrés, cela sert surtout aux politiciens à ne pas parler des milliards de profits de Total, Volkswagen ou Colruyt et de l’explosion de la fortune des milliardaires.

Car la société est en crise générale à cause du système capitaliste, de l’avidité de profits du patronat et de la bourgeoisie. Les travailleurs immigrés n’y sont pour rien : ils ont même largement contribué à l’accroissement de ces profits. Aujourd’hui, ils travaillent sur les chantiers, dans les usines et les hôpitaux, ils travaillent dans les restaurants, comme livreurs Uber. Et beaucoup sont contraints au chômage.

Les migrations ouvrières sont une constante du capitalisme. Dès les années 1500 et 1600, les bourgeoisies européennes ont enlevé des dizaines millions de jeunes des régions côtières de l’Afrique pour les réduire en esclavage dans leurs plantations et leurs mines en Amérique et aux Antilles.

Puis dès le début de la révolution industrielle, des millions de paysans appauvris ont dû quitter leur terre ou leur pays pour aller s’embaucher dans les usines qui poussaient dans les villes, voire changer de pays en fonction de l’évolution industrielle. Des pays entiers se sont d’ailleurs peuplés et développés sur l’immigration comme les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. Et après la seconde guerre mondiale, les capitalistes européens ont fait venir des millions de travailleurs d’Afrique et d’Asie pour travailler à bas coûts dans les mines et les usines.

Aujourd’hui encore, les capitalistes font appel à l’immigration. Les populations européennes sont vieillissantes et le taux de natalité est bas en Europe. De ce fait, le patronat fait appel à une main d’œuvre immigrée plus jeune, plus productive et moins payée.

C’est pour cela que le Voka (fédération patronale flamande), par exemple, demande bien davantage d’immigration ouvrière. Car le nombre d’emplois créés en Flandre (+550.000 lors des 20 dernières années) dépasserait, selon lui, largement la croissance du nombre de travailleurs (+270.000 au cours de la même période) et cette tendance risquerait de s’accentuer au cours des prochaines années avec le vieillissement de la population et l’intensification de l’exploitation.

C’est pour cela que malgré la démagogie xénophobe des politiciens d’extrême droite, des Meloni, Boris Johnson, Darmanin… une fois au gouvernement, ne remettent pas fondamentalement en cause la politique migratoire de l’Etat car le patronat a besoin de l’immigration.

Tout ce que font ces politiciens, et tous les gouvernements en Europe, c’est de limiter les régularisations en créant des millions de sans-papiers, exploitable à merci, sans droits. A Bruxelles par exemple, il y aurait plus de 100.000 sans-papiers ! Le patronat peut les exploiter à sa guise sous la menace d’être renvoyés s’ils défendent leurs salaires et leurs conditions de travail.