Sanda Dia est décédé en décembre 2018 lors d’un bizutage du cercle étudiant Reuzegom de la KUL, des suites d’une série d’actions qui, mises bout à bout, relèvent de la torture – il a dû notamment boire de grandes quantités d’alcool fort, se baigner dans l’eau glaciale et ingurgiter énormément d’huile de poisson salée, ce qui a mené à son décès.
Quatre ans et demi après les faits, le tribunal a rendu son jugement: ni l’administration de substances nuisibles, ni la négligence n’ont été retenues. Ainsi, les coupables s’en tirent avec quelque heures de travail d’intérêt général et quelques centaines d’euros à payer pour une vie humaine qu’ils ont anéantie.
En plus, il n’y aura rien d’inscrit dans leur casier judiciaire et, ni les médias,ni la justice n’ont le droit de diffuser leurs noms – alors que c’est la norme dans les autres affaires .
Pour comprendre comment un tel jugement a pu être rendu, il faut lire les CV de ces criminels étudiants, ainsi que ceux de leurs belles familles dorées. On y trouve des fils de juges, de chefs d’entreprises. Tout ce qui compose la bourgeoisie qui, pour se former à diriger cette société, doit s’exercer aussi à pratiquer la domination et la violence.
Sandra Dia était un fils de travailleur. Et il avait le malheur en plus d’être d’origine immigrée. Tout ce que le cercle Reuzegom méprise jusqu’à en vouloir l’écrasement.
Entre un jeune homme d’origine modeste d’un côté, et une bande de racailles issues de la bonne bourgeoisie, la justice sait qui elle doit servir.
Comme tous ceux qui ont manifesté contre ce verdict, à Gand, Louvain, Anvers et Bruxelles, on ne peut qu’être choqué par le meurtre de Sanda Dia et par le verdict où la « Justice » a montré son vrai visage: celui de la justice de classe.