Ministre socialiste : le bluff social

Resté sans réaction lorsque la direction de Delhaize envoyait huissiers et police contre les piquets de grévistes, le ministre de l’emploi Pierre-Yves Dermagne agite à présent un projet de loi qu’il voudrait sans doute appeler « loi Delhaize » comme il y a une loi Renault.

Le ministre propose d’étendre à 120 jours, au lieu de 60, la période de concertation sociale en cas de restructuration, avec l’obligation pour l’employeur de conclure un accord social avec les représentants du personnel, notamment sur des mesures destinées à « faciliter le retour à l’emploi » des travailleurs licenciés. 

Hypocrisie du retour à l’emploi ! Les capitalistes suppriment les emplois, notamment des travailleurs âgés, pour faire plus de profits. « Faciliter » le retour vers l’emploi, dans ces conditions, signifie forcer les travailleurs à accepter des salaires plus bas, des conditions de travail plus difficiles tout en donnant de l’argent aux patrons avec les aides à l’emploi. 

Plutôt que des lois pour faciliter la tâche aux patrons, il faudrait prendre sur les profits accumulés par les grands groupes pour les obliger à embaucher et assurer des salaires et des conditions de travail correctes, dans la grande distribution comme ailleurs. Mais ça, cela dépend de la loi des rapports de force, que les travailleurs en lutte sont en mesure d’imposer collectivement.