Discussion sur le port du voile à la STIB

Suite à un procès pour discrimination lors du refus d’embaucher une femme portant le voile, la STIB a fait une enquête en interne pour demander l’avis à son personnel sur le port de signes ou vêtements religieux. 62,7% des travailleurs préfèreraient que le voile ne soit pas porté au travail, contre 27,7% que ça ne dérangent pas et 9,6% qui sont sans avis.

Pourquoi le port du voile divise ?

Dans toutes les religions monothéistes, judaïque, chrétienne, islamique, dès le départ, le voile est un instrument d’oppression des femmes. S’il n’est porté que par les femmes, c’est pour marquer leur soi-disant infériorité face aux hommes. Dans les pays comme la Belgique et la France où la religion chrétienne domine, les femmes n’ont été reconnues légalement égales aux hommes que depuis une cinquantaine d’années seulement !

Chahdortt Djavann, une militante iranienne qui a porté le voile entre ses 13 et ses 23 ans l’appelle même “l’étoile jaune de la condition féminine” (le signe de l’oppression des juifs par les nazis). Le voile, aujourd’hui, sert aux représentants religieux à mesurer leur influence, et créer une distance entre musulmanes et non-musulmans.

Et pour beaucoup de jeunes, les hommes qui l’imposent et les femmes qui l’acceptent ou le subissent, le voile est un signe d’identification arabe contre l’oppression occidentale chrétienne. Et il est vrai que pour les populations d’origine immigrée, le racisme subi est quotidien. Mais ce qui nourrit les divisions entre les peuples, entre les hommes et les femmes, c’est l’oppression du capitalisme contre tous les peuples, qu’ils soient athées, ou bien de religion musulmane, juive, chrétienne, hindoue ou autre.

Alors interdire certains emplois à des femmes voilées contribue à leur isolement. L’accès au travail, c’est aussi l’accès à une indépendance économique qui ne peut aller que dans le sens de l’émancipation.

Pour lutter contre la division, il est nécessaire de lutter aussi contre l’isolement et le communautarisme que veulent développer les militants et militantes islamiques qui veulent imposer leur pouvoir sur la population d’origine arabe et/ou musulmane. Dans les pays où domine la religion musulmane, les pouvoirs ne sont ni plus démocratiques ni plus pacifiques que dans les autres pays.

Le problème de l’humanité aujourd’hui n’est pas l’islam, ou toute autre religion, c’est de se débarrasser du capitalisme qui opprime et se sert de tout pour diviser les peuples, pour mettre sur pied une société sans exploitation et sans oppression.