Les cyclistes qui se rendent à leur travail le long du canal de Bruxelles se fraient une route à travers un alignement de petites tentes qui abritent encore des centaines de demandeurs d’asile. Une piste cyclable : c’est le seul endroit que les autorités ont trouvé pour 200 à 300 réfugiés que Fédasil est bien incapable de reloger, faute de place dans les centres d’hébergements. L’immeuble à l’abandon de l’administration des finances, rue des Palais à Schaerbeek, avait été le refuge de plus de 1000 demandeurs d’asile et d’autres sans-abris cet hiver. Le manque de sanitaire et de facilités d’hygiène a provoqué parmi eux une épidémie de gale, de tuberculose, de diphtérie, qui a servi de prétexte à leur évacuation forcée.
Des semaines durant, les ministres du gouvernement fédéral et de la Région de Bruxelles se sont renvoyés la balle, tandis que sur le terrain, au milieu des trottinettes électriques et des voitures, des médecins d’organisations humanitaires, des bénévoles, se relaient pour leur prodiguer des soins et de l’aide.
Cette situation odieuse se reproduit chaque hiver. Il y aurait 3 000 demandeurs d’asile en attente d’une solution d’hébergement. Le gouvernement fédéral actuel, comme le précédent, applique sans désemparer une politique qui consiste à limiter le nombre de places dans les centres d’hébergement et laisser une partie des réfugiés à la rue. Seule la participation aux guerres de l’OTAN, que fuient nombre de ces réfugiés, fait l’unanimité parmi tous les partis qui gouvernent au fédéral comme dans les Régions !