C’est le capital qui se fout de la charité

Une enquête du journal L’Echo révèle que plus de 500 riches familles belges utilisent des structures financières appelées “fondations” pour échapper aux droits de succession. Ces fondations permettent de ne pas payer d’impôts, l’argent qui y est placé étant censé être utilisé dans « l’intérêt général », par exemple pour aider des personnes sans abri ou avec un handicap. En réalité, les fondations, derrière des objectifs caritatifs, ont toujours été utilisées par les capitalistes pour échapper à l’impôt… avec la complicité de tous les gouvernements !

Aux États-Unis, la fondation Bill et Melinda Gates, qui rassemble plusieurs dizaines de milliards de dollars, est en réalité une couverture pour un fonds d’investissement qui rapporte gros… sans payer d’impôt ! Seuls 5% de son capital sont utilisés pour des dons, dont certains sont d’ailleurs utilisés pour former des travailleurs d’entreprises qui vont rapporter des revenus à la même fondation…

En Belgique, les fondations sont possibles depuis 2002, et un quart de celles qui existent aujourd’hui sont des fondations familiales. Les familles les plus riches de Belgique, comme les familles Solvay, Van Hool, de Mérode, les utilisent pour transmettre leur héritage à leurs enfants, mais aussi pour entretenir leurs châteaux, se payer des piscines, des jets, des voyages, un majordome ou une fête, ou même simplement pour se verser des montants importants sans être taxés. L’Echo révèle ainsi qu’une riche famille anversoise utilise sa fondation pour verser 600.000 € net par an à l’un de ses membres.

Que ce soit à travers une fondation ou à travers des dons planifiés bien à l’avance, les plus riches ont mille manières d’échapper à l’impôt sur la succession. Pour les autres, la plupart n’ont de toute façon pas d’héritage, et ceux qui en perçoivent sans avoir les moyens de se payer des avocats spécialisés ou des notaires doivent payer jusqu’à 30% d’impôts. En Belgique, de plus en plus de personnes renoncent à leur héritage, soit que celui-ci soit composé principalement de dettes, soit que les frais de succession soient trop élevés.