Une nouvelle fois, le gouvernement prétend prendre des mesures d’économies « sans douleur » et « équilibrées ». Et il en veut pour preuve le fait qu’il instaure un impôt minimum de 5% (!) pour les grandes entreprises.
Loin de faire participer les actionnaires des grandes entreprises à « l’effort budgétaire », cette mesure officialise la détaxation des grandes entreprises.
Les intérêts notionnels sont maintenus, de même que toutes les autres exceptions qui permettent aux grandes entreprises de ne quasiment plus payer d’impôt. Mais pourquoi des entreprises comme ArcelorMittal, ABInbev et des milliers d’autres ne paieraient pas le taux d’imposition légal de 33,99% ? Ce serait la moindre des choses !
Pour ne pas effrayer « les investisseurs », répond le gouvernement. Mais les actionnaires d’ArcelorMittal ont été plus que choyés. Ils n’avaient aucune raison d’être « effrayés », mais cela ne les a pas empêché de licencier.
L’argent dont le gouvernement fait cadeau aux grands actionnaires, il va le chercher dans les poches des travailleurs.
Oui, voir l’allocation de rentrée réduite de 20 euros, cela fait mal quand, après 35 ans d’austérité dans l’enseignement, l’école gratuite n’est plus qu’un lointain souvenir.
Oui, c’est douloureux quand les frais d’avocat augmentent de 21%, parce qu’il faut payer la TVA. Cela exclut encore un peu plus les pauvres de la justice.
C’est encore dans les soins de santé que le gouvernement va taper le plus : 641 millions. Ils s’ajoutent aux 2,3 milliards décidés fin 2011, aux 425 millions décidés fin décembre 2012, aux 166 millions qui s’y sont rajoutés en mars 2013… Un remède de cheval qui n’aurait pas d’effet négatif sur les patients, comme le prétend la ministre de la santé, Laurette Onkelinx ? A qui peuvent-ils faire croire cela !
Et si le gouvernement se vante d’avoir évité les mesures spectaculaires telle qu’une hausse générale de la TVA, toutes les mesures prises par tous les niveaux de l’Etat (fédéral, régions, communes) mises bout à bout représentent un sacré coût pour les budgets des ménages populaires.
Elles s’ajoutent au gel des salaires, aux licenciements, au chômage économique, aux difficultés des jeunes sans espoir de trouver un emploi…
Mais il serait impératif de rembourser la dette, nous assènent ministres, journalistes, commissaires européens et experts en économie à l’unisson. Seulement, pourquoi ce serait aux travailleurs de rembourser une dette qu’ils n’ont pas décidée et dont ils n’ont pas vu le moindre sou ?
Que les riches banquiers que l’Etat a sauvés à coup de milliards remboursent ! Que les riches actionnaires des grandes entreprises que la crise enrichit remboursent ! C’est leur dette, pas la nôtre.
Nous sommes en train de combler un trou sans fond. Car malgré les 20 milliards d’économies décidées par le gouvernement depuis son entrée en fonction, la dette de la Belgique s’accroît. Elle vient de dépasser les 100% du PIB, alors qu’après 30 ans d’efforts, elle était passé de 134% dans les années 80 à 84% en 2007.
Le pot qu’on remplit d’un côté, se vide de l’autre, car la dette sert de prétexte d’un immense transfert de richesses, richesses que les travailleurs produisent mais que les capitalistes empochent. Un des moyens ce sont les intérêts que l’Etat paye aux banques chaque année. Pour le seul niveau fédéral, ce « service de la dette » a coûté 12,86 milliards en 2012, autant de gain pour les banques. Il y a les cadeaux fiscaux : rien que les intérêts notionnels on représenté un manque à gagner d’au moins 6 milliards d’euros en 2012. Et autant de profits pour les actionnaires des grandes entreprises et de dividendes pour leurs grands actionnaires.
Mais dans les mains de la bourgeoisie, les richesses ainsi extorquées aux travailleurs ne font que nuire à la société. A la recherche du plus grand profit, elles gonflent le flot de la spéculation en tout genre et préparent des crises encore plus dévastatrices.
Les travailleurs ne sont pas dupes des mensonges du gouvernement et de ces experts qui nous font la leçon du matin au soir. Tous ces gens là ne sont experts qu’en sacrifices à imposer aux travailleurs ! À force de mentir, ils feront éclater la colère.
Au Brésil, les manifestations monstres montrent que cette colère peut éclater sans prévenir car les travailleurs ne sont pas prêts à tout supporter. Comme au Brésil, il faut dire « ça suffit » ! On ne peut plus laisser les dirigeants s’en prendre à ce qui est le plus vital pour la population alors que l’argent est dilapidé dans une gabegie financière ! La seule solution, ce sera de reprendre cet argent aux banques et aux plus riches, pour maintenir les emplois et pour augmenter les salaires et les pensions.