Les gouvernements occidentaux ont fait monter une forte pression en vue d’une une action armée contre le régime de Damas. Mais après s’être engagé, Barak Obama préfère attendre un vote du Congrès américain. Et son allié François Hollande ne se lancera pas seul dans cette opération risquée.
Ces actions militaires étaient envisagées pour « punir » le régime du dictateur sanguinaire Bachar El Assad d’avoir utilisé des armes chimiques contre sa propre population… cela veut dire que pour ces grands démocrates que sont les dirigeants américains et européens, les méthodes traditionnelles, le napalm, les chars, les avions pour assassiner sa population sont tout à fait acceptables.
Mais, tout en acceptant par avance toutes les victimes collatérales de leurs éventuels bombardements, même ‘chirurgicaux’, les gouvernements occidentaux proclament ouvertement « qu’ils ne veulent pas provoquer la chute du régime ».
Depuis près de 50 ans, le régime syrien a montré qu’il respectait les règles du jeu imposées par les grandes puissances capitalistes occidentales. Que ce soit lors de l’attaque, du blocus puis de l’invasion de l’Irak, de 1991 à 2003. Ou au Liban, de 1976 à 1988, où le régime syrien n’a pas hésité à intervenir militairement, parfois aux cotés des forces israéliennes, pour écraser les camps palestiniens et mater les révoltes populaires contre la bourgeoisie libanaise.
Certes, les El-Assad père et fils se sont toujours présentés comme des ‘résistants’ face à l’impérialisme occidental et face à Israël soutenu par les gouvernements occidentaux. Mais les dirigeants des grandes puissances jugent d’après les actes, non d’après les paroles.
Chaque fois qu’un pays du Tiers-Monde menace de s’émanciper de la domination des grandes puissances, tous les moyens sont bons contre lui. « Pour punir » la population iranienne de s’être révoltée contre le Shah d’Iran, un dictateur soumis aux multinationales du pétrole, les USA ont poussé l’Irak de Saddam Hussein à lui faire la guerre, en 1980. Et lorsque, après 8 années de combats meurtriers, les forces iraniennes parurent sur le point de l’emporter, le président américain Ronald Reagan autorisa la CIA à fournir à l’Irak des informations détaillées sur les cibles à bombarder, tout en sachant que l’armée irakienne utiliserait massivement des bombes aux gaz toxiques…
Bombardements, guerres avec occupation, blocus économiques, coups d’État, assassinats de chefs d’État, guerres ethniques : aucune exaction, même les plus barbares, ne sont exclues par les dirigeants occidentaux pour briser les résistances ou les gouvernements indociles.
Mais tant que les dirigeants des anciennes colonies restent soumis aux puissances capitalistes, ils peuvent se livrer impunément à toutes les exactions contre leur population… ou celles des autres. En Egypte, l’armée fait un coup d’État, ouvre le feu sur la foule, restaure sa dictature ? Le gouvernement d’Obama se dit « préoccupé ». Pour poursuivre le pillage des ressources minérales du Congo, au plus grand profit des multinationales occidentales, le Rwanda y entretient un état de guerre permanent depuis 1994, causant des millions de victimes ? L’ONU envoie des casques bleus, et le massacre continue.
Ainsi, par la force, la terreur, se perpétue un ordre mondial qui s’est généralisé avec la colonisation, dans lequel les nations capitalistes développées se livrent au pillage des richesses des autres pays.
Ici en Europe, ou aux USA, la bourgeoisie s’efforce de convaincre les travailleurs qu’ils ont des intérêts communs dans ces crimes, en les habillant sous des prétextes « humanitaires », « démocratiques » ou au nom « de la lutte contre le terrorisme ». Mais aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, en France, en Belgique ??, les sondages d’opinion hostiles à l’intervention en Syrie, révèlent que les populations n’ont pas oublié les mensonges « sur les armes de destructions massives » qui ont servis à justifier la guerre contre l’Irak.
Plus profondément, ces populations occidentales sont elles-mêmes victimes des dégâts du chômage, de la pauvreté, de l’exploitation causés par leur propre bourgeoisie. Elles ont mille occasions de constater la complicité de leur gouvernement vis-à-vis de la classe capitaliste.
Hostile aux travailleurs de leur propre pays, les gouvernements capitalistes ne représentent en rien l’intérêt de la classe ouvrière. Leur politique étrangère impérialiste, qui ne vise qu’à maintenir l’oppression et l’exploitation des autres peuples, n’est pas la politique des populations occidentales, mais celles de leurs propres oppresseurs !