Le gouvernement Di Rupo « fête » sa première année d’existence. Un évènement qui nous a valu les auto-félicitations de Di Rupo sur toutes les chaînes… et une démonstration de prestidigitateur politique.
Ainsi a-t-il prétendu que le gouvernement n’a pas touché aux pensions. Certes, l’âge légal de la retraite est resté le même, mais pas le nombre des années de travail à temps plein qu’il faut avoir prestées pour pouvoir partir en préretraite, au plus tôt à 62 au lieu de 60 ans. Les années de chômage ou de prépension ne seront plus prises en compte de la même manière. Ce calcul beaucoup plus désavantageux fera baisser les retraites de beaucoup, parce que la retraite complète deviendra simplement inaccessible. Sans doute, le premier ministre espère qu’on ne le découvre que dans quelques années…
Le gouvernement n’aurait pas non plus touché à l’index. Certes, il n’y a pas de saut d’index (pour cette fois), mais le gouvernement a donné des directives pour un remaniement du calcul de l’index. Celui-ci devrait ainsi tenir compte des prix soldés et des « produits blancs », tandis que les prix de l’énergie en seraient écartés. Autant dire que les salaires ne seront pas indexés de sitôt !
La vérité est que le gouvernement fait payer la crise aux classes laborieuses. Et au moment même où sont amputés les budgets des transports publics, de l’enseignement, des soins de santé,… il trouve encore près de 3 milliards d’euros pour Dexia. Le gouvernement débloque aussi 400 millions d’euros pour la énième baisse des cotisations sociales versées par les patrons à la sécurité sociale. Avec cela ils gonfleront encore leurs profits.
Et Di Rupo dit sans sourciller que le gouvernement a réussi de faire des économies d’une ampleur historique, tout en ne perdant pas de vue la situation extrêmement difficile des « petits gens ».
Mais que propose-t-il au juste aux milliers de travailleurs qui ont appris ces dernières semaines qu’ils vont être licenciés, aux milliers d’intérimaires à qui les agences d’intérim n’ont rien à proposer ? Aux travailleurs qui sont de plus en plus soumis à des conditions de travail qui rendent malades? Aux jeunes qui n’arrivent pas à trouver un travail ? Di Rupo propose que les travailleurs deviennent plus compétitif, il propose d’attirer les investisseurs « par tous les moyens » et de « baisser le coût du travail ».
Mais qu’est-ce que cela veut dire, devenir plus compétitif ? Cela veut juste dire moins de travailleurs que dans le pays voisin pour le même travail, et encore moins bien payé que dans le pays voisin. Et comme Di Rupo n’est pas le seul chef de gouvernement à avoir fait de la compétitivité son crédo, c’est une spirale infernale vers le bas pour les travailleurs de tous les pays.
Et que veut dire ce prétendu coût du travail ? Ce ne sont pas les travailleurs qui coûtent trop cher, ce sont eux qui produisent toutes les richesses ! Et c’est cela que Di Rupo s’emploie à faire oublier, en parlant ostensiblement de « petits gens » et non pas justement, de travailleurs, d’ouvriers, voire de la classe ouvrière.
Alors non, les travailleurs n’ont rien à attendre de ce gouvernement, pas plus que des précédents. Peu importe la couleur politique de tous ces gouvernements, ils sont au service des riches, à l’ordre des capitalistes. L’index n’a pas été supprimé cette fois, la TVA n’a pas été augmentée, mais ils le tenteront une prochaine fois…
A moins qu’ils trouvent en face d’eux les travailleurs déterminés à ne plus se laisser faire. C’est à la lutte qu’il faut se préparer, à se donner les moyens de rendre les coups collectivement.
Que les capitalistes payent leur dette eux-mêmes !