Les travailleurs de l’aéroport de Charleroi ont lancé une grève jeudi 12 septembre. Elle a commencé spontanément, sans mot d’ordre syndical et sans préavis, avant d’être soutenue par les syndicats. C’était la première fois que presque tous les employés quittaient leur poste de travail, excédés par la charge de travail qui n’arrêtait pas d’augmenter et les harcèlements de la direction.
En dix ans, le nombre de passagers de l’aéroport a augmenté de 56%, bien plus vite que le personnel qui doit réaliser toujours plus de travail pour suivre le rythme. Les vacances étaient le plus souvent refusées, les horaires de plus en plus flexibles, avec des menaces et des sanctions à la clé pour ceux qui ne suivaient pas le rythme ou cherchaient simplement à prendre leurs jours de congé, au point qu’un travailleur sur cinq y est en arrêt maladie.
Un mois avant la grève, le médecin du travail avait démissionné en dénonçant les pressions que lui-même recevait de la direction, une pratique très courante : « On ne me permet plus d’exercer ma fonction en toute indépendance. On me force parfois à prendre des décisions contre les travailleurs, puis on m’accuse d’être avec eux quand je rends un avis défavorable à l’employeur. Ce n’est plus tenable ».
La direction a d’abord attaqué la grève, accusant les syndicats de « prendre les passagers en otage » et de « saper la paix sociale ». Mais le ton a vite changé face à la détermination des grévistes, et après seulement deux jours de grève, la direction de l’aéroport annonçait changer de directrice, et promettait aux syndicats une série de réunions pour discuter de ces problèmes.
Les grévistes peuvent se féliciter de ce premier recul de la direction. Mais les promesses de la direction ne valent rien, et ce n’est pas un changement à la tête qui va leur assurer de meilleures conditions de travail.
L’augmentation des cadences, la flexibilisation des horaires, l’augmentation de l’intérim, ce sont des outils que les capitalistes utilisent partout pour augmenter leurs profits. Alors il vaut mieux rester vigilant et se préparer à d’autres grèves qui pourraient, pourquoi pas, s’étendre à d’autres entreprises où le personnel vit les mêmes attaques des patrons.