La création de places d’accueil en crèche fait partie des promesses électorales de tous les partis à l’occasion des élections communales. Une promesse qui revient à chaque élection. Pourtant, le manque de places reste criant, en particulier dans les communes populaires.
A Mons, seules 36 places existent pour 100 enfants en âge d’aller en crèche. A La Louvière, il n’y en a que 25. A Manage et Quaregnon, on en compte à peine 10 ! La Ligue des Familles estime que pour accueillir un enfant sur deux, il faudrait créer immédiatement 10.000 places.
Combien de mamans perdent leur travail, surtout dans les communes populaires, parce qu’elles n’ont pas trouvé de place pour leur nouveau-né ? Ce n’est pas le problème des politiciens, qui pour faire croire qu’ils « s’attaquent au manque de places », veulent donner accès en priorité aux parents qui ont un travail. En faisant cela, ils ne créent aucune place, mais condamnent des parents -majoritairement des femmes- à rester sans emploi.
C’est une escroquerie car c’est nous faire croire que les parents qui travaillent ne trouvent pas de place à cause de parents au chômage, qui eux en ont une. En fait, c’est encore une manière de nous diviser. L’intérêt commun des travailleurs et des classes populaires est d’exiger une place pour chaque enfant.
Encore faut-il que le prix soit abordable. De quel salaire faut-il disposer pour payer une crèche dans le privé dont les prix avoisinent 1.200-1.300 euros par mois dans certains beaux quartiers à Bruxelles ? En tout cas pas celui d’une puéricultrice qui gagne 1.400-1.500 net par mois.
A l’image du fonctionnement économique capitaliste de la société, les crèches poussent là où c’est rentable. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, il y a déjà 56 places pour 100 enfants dans les communes riches de Jurbise et de Wavre et une place pour chaque enfant à La Hulpe et Ottignies. De l’argent, il y en a, pour l’armée et les budgets militaires, il en faut pour nos besoins essentiels.