S’éveiller à la vie… dans une société sans avenir…

Les 4 heures d’Éveil à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) ont mobilisé des intégristes catholiques et musulmans ainsi que l’extrême droite raciste. Quant à ceux qui sont allés jusqu’à mettre le feu à des écoles, ils ont bien montré le peu de respect qu’ils ont des enfants et de leurs enseignants !

Cela fait beaucoup d’agitation pour quatre heures de formation sur tout le parcours scolaire, qui souvent ne seront même pas données. Car entre l’effet d’annonce des ministres et les moyens pour la réalisation, il y a un gouffre !

Et puis quatre heures est ridiculement peu pour permettre aux jeunes de comprendre la valeur des rapports affectifs et sexuels qui vont marquer les jeunes dans leur vie d’adulte, face aux flots de pornographie d’Internet.

Ni l’école, ni les parents ne peuvent protéger les enfants de cette société de mensonge, d’oppression, d’exploitation, de violence, qui en sont la base. Les relations amicales, affectives et sexuelles elles-mêmes y échappent difficilement. Peu importe d’ailleurs qu’elles soient entre une femme et un homme ou de personnes du même sexe !

Que ces quatre malheureuses heures aient suscité autant d’émoi, bien au-delà des milieux les plus rétrogrades, montre que les parents n’attendent pas de bienveillance pour leurs enfants de la part des autorités qui dirigent l’école.

Mais il faudrait s’attaquer aux vrais « tabous » !

Comment se fait-il que les enfants des classes populaires risquent fort de sortir de l’école sans avoir appris à lire correctement ? Qu’en est-il des cours de mathématique ou de français qui n’ont pas lieu parce que les écoles manquent d’enseignants ? Pourquoi on ne parle pas de la précarité des enseignants ? Que même après 10 ans d’activité, beaucoup n’ont toujours pas de CDI et doivent se répartir entre plusieurs écoles ? Pourquoi n’y a-t-il pas de mobilisation contre les classes surpeuplées, les bâtiments scolaires délabrés, impossibles à chauffer, où il manque des toilettes et même du savon ?

L’extrême droite et les intégristes religieux tentent de mobiliser sur le terrain EVRAS car il ne coûte rien aux capitalistes, alors qu’une mobilisation urgente devrait se faire pour augmenter les budgets de l’éducation en réduisant les subventions aux grandes entreprises et à l’armement.

Quant aux ministres qui se disent « choqués » de l’accueil du programme Evras, ils n’ont absolument pas à cœur de donner aux enfants les outils pour une vie épanouie ! Bien au contraire !

Quand dans les années 80 le chômage s’est installé durablement et que les entreprises n’avaient plus besoin d’autant de jeunes formés, ils ont commencé à faire des économies sur les écoles.

Quand en 2008, il a fallu sauver les banques, ils ont trouvé l’argent… au détriment de tout ce qui est utile à la population, dont les hôpitaux et les écoles.

Quant au moment du Covid, il fallait réduire la circulation du virus, ils n’ont pas doublé les embauches pour faire de plus petites classes, ils ont confiné les jeunes à domicile, les laissant souvent sans enseignement tout court.

Quand il fallait que leurs parents retournent travailler pour que les entreprises puissent faire du profit, ils ont renvoyé les enfants dans les classes surpeuplées en prenant délibérément des risques sur leur santé.

La priorité des gouvernements n’a jamais été le bien-être des enfants des classes populaires, cela a toujours été l’intérêt des capitalistes.

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, les capitalistes, les ministres, laissent le chômage pourrir la vie des jeunes, pendant qu’ils jouent l’avenir de l’humanité à la bourse et préparent à nouveau la guerre.

Les moyens qui devraient servir à l’école servent aux dépenses d’armement. L’école elle-même prépare les jeunes à la guerre, avec l’ouverture des branches des « métiers de la Défense, de la prévention et de la sécurité ».

Quelle vie relationnelle, affective et sexuelle les jeunes pourront attendre dans cette société, quelle vie tout court ? Il n’y a qu’à voir le sort de la jeunesse ukrainienne et russe.

Non, la seule voie pour les jeunes et moins jeunes, c’est de se préparer à renverser le pouvoir capitaliste !