Le 14 février, le gouvernement fédéral a conclu un accord pour une réforme du marché du travail. Les patrons sont servis.
4 jours non, partage du travail oui !
Avec sa réforme du marché du travail, le gouvernement prétend vouloir atteindre un taux d’emploi de 80%. Mais la journée des 4 jours, c’est avant tout un rallongement de la journée de travail. Et vu les prix qui grimpent et les salaires qui ne suivent pas, pour beaucoup c’est aussi la perspective d’un job supplémentaire lors du 5ème jour. En réalité, cette réforme donne au patronat des moyens supplémentaires pour faire réaliser plus de travail par ceux qui ont un emploi. Et ça, c’est l’exact opposé d’une mesure qui permettrait à tous de travailler !
Pour lutter contre le chômage imposé par les patrons, au lieu de faire travailler plus ceux qui ont déjà un emploi, il faut, au contraire, répartir la quantité de travail à réaliser entre tous, sans perte de salaire, en prenant sur les profits patronaux !
Mais cette idée-là elle ne viendra ni aux gouvernements ni aux patrons, il n’y a que les travailleurs qui peuvent l’imposer par leurs luttes !
Travail de nuit : le profit des patrons contre la santé des travailleurs
Le gouvernement a également modifié la législation sur le travail de nuit. Officiellement, celui-ci ne commencera qu’à partir de minuit, au lieu de 20h auparavant. Cela revient à supprimer une importante partie du sur-salaire de nuit. Selon les organisations syndicales, plus de 500 000 travailleurs sont concernés.
Les organisations patronales, à l’origine de cette revendication pour baisser le coût du travail de nuit, font semblant de ne pas être satisfaites : Agoria regrette que « l’accord budgétaire d’octobre 2021, qui prévoyait de supprimer la contribution spéciale pour la sécurité sociale liée au travail de nuit, soit devenue une réduction progressive étalée sur 8 ans, laissant un montant net pour les travailleurs pour lequel peu de gens franchiront le pas entre l’inactivité et le travail ».
Autrement dit, les patrons veulent imposer un régime de nuit qui ruine la santé à toujours plus de travailleurs en prenant sur les caisses sociales pour payer une partie des salaires.
Les livreurs livrés aux exploiteurs
Le ministre Pierre-Yves Dermagne prétend que la réforme du marché du travail apportera une meilleure protection, notamment contre les accidents, aux travailleurs actifs « dans l’économie de plateforme », essentiellement les livreurs.
Mais aucune contrainte n’est prévue pour les employeurs : « L’accord n’exclut pas que nos coursiers puissent être indépendants » se réjouit le patron de Deliveroo Belgique, Rodolphe Van Nuffel.
« Nos » coursiers, « indépendants » !? Oui, les patrons se moquent de la vérité comme d’une guigne, car ils se savent protégés par les ministres comme par les tribunaux qui ont rejeté, début décembre, l’action en justice intentée par les travailleurs de Deliveroo pour être reconnus comme salariés.