La guerre fait rage depuis 1996 en République Démocratique du Congo, faisant des millions de morts.
Les bandes armées du mouvement M23 soutenues par le Rwanda ont repris leurs assauts dans la région du Kivu. Les massacres ont donc redémarré, notamment avec la reprise du village de Ki Shi Shay, dans lequel le M23 avait déjà assassiné 170 personnes en décembre dernier.
La spirale de l’horreur s’accompagne de toujours plus de recrutement d’enfants soldats et de violences barbares contre les populations, hommes, femmes et enfants. Les combats ont déjà provoqué la fuite de 6 millions de réfugiés qui s’entassent dans des camps insalubres.
Le président Tshisekedi a fait appel à des troupes ougandaises, burundaises, aux troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est, qu’il a renvoyé avant de faire appel aux troupes de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe. Il a même organisé des bandes de jeunes “wazalendo” (“les patriotes”) armés de manière artisanale pour se défendre contre les groupes armés qui pullulent dans la région, utilisés comme “chair à canon” par l’armée congolaise selon le témoignage d’un soldat.
Ces groupes armés ne font qu’augmenter l’insécurité. Les forces armées de l’ONU ont elles aussi été éclaboussées de scandales de corruption et de viols. En réalité, ces forces sont entretenues en permanence par l’impérialisme des entreprises occidentales, qui rachètent pour une bouchée de pain les minerais pillés sur place par les groupes armés, alimentant en permanence la spirale de violence.
Les entreprises capitalistes utilisent l’État congolais comme instrument du pillage. Des journalistes et associations, comme le collectif “Le Congo n’est pas à vendre”, dénoncent régulièrement les contrats extrêmement favorables aux entreprises capitalistes passés avec l’État congolais.
C’est le cas du milliardaire israélien Dan Gertler, qui a obtenu de nombreux droits d’exploitation à très bas prix sur des mines congolaises et est mis en cause par l’administration américaine.
Mais il y a aussi la société italienne Eni qui exploite le pétrole et le gaz congolais, et la française Total Energies qui exploite le pétrole du lac Édouard, ou encore la société canadienne Alfajiri Energy qui a remporté un marché public pour exploiter le méthane dans le lac Kivu, et qui avait été créé quelques semaines seulement après l’annonce de l’ouverture d’un marché public.
Ceux qui dénoncent la corruption et le pillage impérialistes sont persécutés, arrêtés, et cinq journalistes ont même été assassinés depuis le début de la présidence du président Tshisekedi.
L’État congolais se limite donc à sécuriser les investissements impérialistes, qui ne lui laissent aucun moyen, même pas pour maintenir un autre ordre sur son territoire… que celui de la barbarie impérialiste.