Pakistan au bord du gouffre…

Il y a un an, la population du Sri Lanka se soulevait pour protester contre les conséquences de l’effondrement économique de cette île de 22 millions d’habitants.

A présent, les 237 millions d’habitants du Pakistan sont confrontés eux aussi à de graves pénuries. Le pays manque de nourriture, d’énergie. L’économie s’est effondrée. L’industrie textile a licencié 7 millions de travailleurs. Des inondations catastrophiques ont dévasté une tiers des terres agricoles. Les dégâts se chiffrent en dizaines de milliards.

Mais le pays est pressuré par les créanciers internationaux. En 2023, le paiement des intérêts de la dette a coûté 23 milliards de dollars, ce qui a rendu impossible le paiement d’importations essentielles, comme le pétrole, les céréales mais aussi les fertilisants agricoles.

Les capitalistes et les gouvernements occidentaux se moquent de la détresse terrible des populations. Mais ils s’inquiètent du risque d’éclatement du pays.

Les frontières, tracées par le colonisateur britannique au 20ème siècle, divisent de façon artificielle les Pashtun, au Nord, les Baloutches à l’Ouest, les Kashmiris à l’Est.

Des groupes séparatistes armés se renforcent du désespoir de populations laissées à l’abandon. Ils pourraient devenir l’instrument d’un démantèlement du pays au profit des États voisins. Et alors que deviendraient les 165 têtes nucléaires, montées sur des missiles d’une portée de plusieurs milliers de km ?

Le pays dispose également de quatre réacteurs nucléaires produisant du plutonium et d’infrastructures industrielles d’enrichissement de l’uranium. Soit tout l’équipement technologique nécessaire pour la production à large échelle d’armes atomiques.

Les gouvernements occidentaux redoutent que cette capacité tombe sous le contrôle de groupes armés ou d’agences de mercenaires. Les armes pourraient être vendues à des groupes séparatistes et terroristes dans la région, voire dans le monde.

Les puissances impérialistes d’Europe et des USA portent une responsabilité écrasante dans cette situation. Ce sont elles qui ont réduit les nations nées à la fin de la colonisation à des états sous-développés, dépendants économiquement, tout en finançant leur armement pour mieux les opposer les uns aux autres.

Et combien d’autres Pakistan, d’autres pays seront mis à terre par les conséquences imprévisibles du conflit actuel au Moyen-Orient ?

Le monde capitaliste est une poudrière, les armes et le désespoir s’accumulent.