Avec les déclarations de Laurette Onkelinx au Parlement fédéral sur « le bruit des bottes », les sorties médiatisées à l’encontre de ministres de la NVA, le PS a orchestré une campagne pour pointer du doigt la proximité de la NVA avec les milieux d’extrême-droite et les sympathisants du régime nazi. Le mot de « collabo » a été lancé et repris, notamment par le président du CDH, Benoît Lutgen.
A cette occasion, les partis, mais aussi les médias francophones, ont développé l’idée que « la collaboration » avec l’occupant nazi durant la seconde guerre mondiale avait été plus importante en Flandre, puis qu’elle avait été excusée après la guerre par les partis et l’opinion flamande.
Mais la vérité historique est qu’aucun parti ne s’est opposé au régime nazi victorieux en 1940. Pire. L’ancêtre du PS, le Parti Ouvrier Belge, avait à sa tête des hommes, comme Henri De Man, qui avaient des sympathies pour les idées fascistes. « La démocratie parlementaire, les partis politiques, et le Parti Ouvrier avec eux, ont fait leur temps », déclarait le dirigeant « socialiste » De Man avant de dissoudre le POB et toutes ses organisations.
Influencé par le pacte entre Hitler et Staline, le Parti Communiste n’est devenu un opposant résolu à l’occupant qu’après sa rupture et l’entrée des troupes nazi en URSS en juin 1941.
De leur côté, les dirigeants du syndicat socialiste de l’époque (la CGTB), aux côtés de ceux de la CSC, ont participé à des discussions avec le « docteur Voss », responsable délégué en Belgique de l’Arbeitsfront (Front du travail), pour négocier leur intégration dans ce « syndicat » nazi.
Dans cette « collaboration », le parti et les syndicats socialistes ne faisaient que poursuivre jusqu’au bout leur soumission à la classe capitaliste, avec les patrons, qui, en 1940, étaient pour la plupart « collabo » et partisans des méthodes fortes de Hitler contre les ouvriers et leurs organisations.
Mais, en 1944, voyant le vent tourner, voyant le prestige de l’URSS et l’influence des communistes grandir parmi les travailleurs, les patrons belges sont allés chercher les dirigeants politiques et syndicaux socialistes pour leur proposer une alliance contre le risque de révolution. La mise en place d’un régime de sécurité sociale, dont la gestion des indemnités de chômages était confiées aux organisations syndicales, l’organisation de la concertation sociale, des commissions partiaires, l’entretien de milliers de permanents syndicaux : voilà le prix que les patrons étaient prêts à payer par peur des travailleurs. Et le PS a mis tout son poids, toute son influence, pour que les capitalistes belges, leurs propriétés, leurs fortunes accumulées, y compris par les fournitures de guerre à l’armée nazie, ne soient pas inquiétés.
Depuis 1914 et « la politique de l’Union sacrée » avec la bourgeoisie, les dirigeants du PS ont toujours collaboré au fonctionnement du capitalisme, ils ont toujours été solidaire de toutes les attaques et mesures d’austérités que les capitalistes réclamaient contre les travailleurs : en 1947-1958, avec « la bataille du charbon » pour restaurer les profits au prix de la santé et de la vie de milliers de mineurs ; 1960-61, lors de la grande grève contre la Loi unique ; dans les années ’80, les années ’90, les années 2000… jusqu’au gouvernement Di Rupo de 2011 – 2014 qui, contre les chômeurs, les pensionnés, contre les salaires, les cheminots, la fonction publique, l’enseignement,… a préparé les attaques que poursuit aujourd’hui le gouvernement Michel.
Une vérité que le PS s’emploie à faire oublier par son écran de fumée autour de « la collaboration ».