Lorsque la direction d’Hygea a annoncé que la prime Covid serait versée aux seuls chargeurs, qui collectent les déchets, à l’exclusion des intérimaires, les travailleurs des sites de Cuesmes, Havré et Manage ont exprimé leur mécontentement devant cette discrimination.
Seuls 160 des 400 salariés allaient toucher la prime. Chargeur est un métier dur. Quel que soit le temps, on est dehors, à soulever chacun 10 tonnes de déchets par jour, au milieu de la circulation. Les risques sont partout et les accidents fréquents.
Mais les travailleurs des recyparcs ne sont pas en reste, le contact avec le public les expose aux agressions verbales. Et en temps de covid, le stress et l’agressivité, ce n’est pas cela qui manque. C’est pourquoi les travailleurs se sont réunis en assemblées organisées par leur syndicat pour réclamer que la prime s’applique à tous.
La direction a d’abord tenté de diviser les travailleurs en rétorquant que le budget pour la prime était « une enveloppe fermée » et que si elle la partageait entre tous, « la prime des chargeurs serait ridicule ». Elle déclara que les assemblées organisées devant la presse étaient « des actions illégales » et que ces heures ne seraient pas payées.
Mais les travailleurs ne se sont pas laissé avoir par ce chantage et ils ont continué à soutenir ces revendications. La direction a fini par céder. Elle a accepté d’augmenter l’enveloppe destinée à cette prime de 68 000 à 84 000 euros pour que tous les intérimaires et le personnel opérationnel reçoivent la prime. Le personnel administratif aura, lui, une compensation via des jours de congé. La prime pour les chargeurs sera moindre, peut-être ? Mais en échange, les travailleurs d’Hygea ont construit une solidarité qui les a rendus plus forts face à leur direction.