« Prendre ses responsabilités ? »

Après le président de la FGTB Thierry Bodson, Jean-François Tamellini, Secrétaire général de la FGTB wallonne, critique « le manque de courage du PTB » qui refuse de « prendre ses responsabilités » en n’intégrant pas une coalition gouvernementale.

« Le PTB affirme qu’il ne montera pas au pouvoir en Wallonie. Or moi je cherche des solutions, notamment parce qu’à partir de 2025, il y aura 60 millions d’euros de moins tous les ans en Wallonie, par rapport à la dotation fédérale. Si on ne recrée pas l’équilibre entre économie, social et environnement, on ne va pas y arriver. » a déclaré Tamellini au micro de Matin Première de la RTBF.

Oui, la situation des travailleurs s’aggrave, pas seulement en Wallonie, mais aussi en Flandre et à Bruxelles, à cause de l’offensive patronale. Dans quasiment tous les secteurs de l’économie – sauf l’armement! – ce sont réorganisations, suppressions d’emplois, voire fermetures d’entreprises. Et avec des salaires qui ne suivent pas l’inflation, quand ils ne régressent pas après un licenciement.

Mais est-ce une coalition gouvernementale – PS – Ecolo – PTB – qui aiderait les travailleurs à s’en sortir ? Une coalition avec un PS qui a appliqué toutes les mesures d’austérité demandées par le patronat depuis des dizaines d’années ? Et Ecolo qui défend l’augmentation des crédits militaires ?

Non, ce qui est « irresponsable » de la part des dirigeants syndicaux, c’est de continuer à vouloir faire croire qu’il est encore possible de maintenir un « dialogue social » autour d’une table avec les actionnaires et patrons d’entreprises. 

Les patrons, les capitalistes, ne veulent rien céder et même tout reprendre, y compris la représentation syndicale qu’ils veulent réduire !

Et ce ne sont pas les gouvernements – fédéral ou régionaux – qui pourraient les en empêcher. Une des armes classiques du patronat pour imposer leurs intérêts aux ministres, c’est la menace de licenciements ou même de fermeture.

La seule « responsabilité » que devraient assumer les dirigeants syndicaux, « s’ils en avaient le courage », et surtout la conviction, ce serait de préparer les travailleurs à se défendre contre les attaques patronales avec les armes de la classe ouvrière : les mobilisations les plus larges, les grèves massives et finalement la perspective de prendre le pouvoir à la place des capitalistes qui nous conduisent à la misère et aux guerres.