Pour défendre nos vies, il faudra s’attaquer à leurs profits !

Fin mars, le gouvernement a voté un budget qui prévoit 374 millions d’économies dans le social, en rognant le montant prévu pour l’augmentation de la pension minimum et en annulant la hausse du revenu d’intégration sociale et du chômage. Le premier ministre De Croo ose appeler cela « faire un effort » tout en sachant très bien que parmi les plus de 75 ans, une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Il suffit d’ailleurs de regarder autour de soi pour constater que la pauvreté s’aggrave.

Le pouvoir d’achat des travailleurs baisse, et l’État accentue la baisse. Le gouvernement De Croo fait ce que font tous les gouvernements qui gèrent cette société capitaliste : aider les riches actionnaires et patrons à garantir leurs niveaux de profit élevés peu importe la situation, par tous les moyens. Alors pour acheter des nouveaux hélicoptères militaires ou pour offrir des subventions aux entreprises (15,7 milliards d’euros de subventions à la production en 2021), le gouvernement fait les poches des milieux populaires.

Oh ce n’est pas que les actionnaires soient en difficulté ! Les entreprises belges cotées à Bruxelles ont versé en moyenne 49% de leur bénéfice net de 2022 en dividendes, plus de 8 milliards au total. Mais comme le montrent les actionnaires de Delhaize (2,5 milliards de bénéfices nets en 2022) les capitalistes n’en ont jamais assez et augmentent leurs profits par tous les moyens, peu importe les conséquences pour les travailleurs. Voilà pourquoi le gouvernement s’en prend à ceux dont le budget est calculé à l’euro près pour distribuer des milliards au grand patronat. Voilà pourquoi les milliers de travailleurs des magasins que Delhaize veut franchiser apprennent du jour au lendemain qu’ils devraient accepter de travailler plus pour gagner moins.

C’est cette même soif de profits sans limite qui guide les relations entre Etats. Pour augmenter leurs profits, les capitalistes  réduisent les salaires comme le fait Delhaize, et ils  cherchent à acheter moins cher les matières premières ou à gagner de nouveaux marchés au détriment de concurrents. Pour y arriver les capitalistes utilisent leurs gouvernements pour négocier, et quand cela s’avère nécessaire, leurs armées pour conquérir  des marchés et défendre leurs prises : pas un km2 sur cette planète n’y échappe.

Macron et la présidente de la Commission européenne Von der Leyen vont négocier de nouveaux marchés en Chine, les USA installent de nouvelles bases militaires aux Philippines, Poutine en installe en Biélorussie et l’OTAN intègre la Finlande. Aujourd’hui, dans un contexte de crise et de concurrence économique de plus en plus féroce, c’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement d’armes capables de tuer de plus en plus de soldats et de civils.

Pour les capitalistes, la guerre sociale et la guerre tout court sont juste deux terrains dans leur lutte pour les profits. Que ce soit par l’aggravation des conditions de travail ou avec l’armée pour gagner de l’influence économique sur une zone géographique, les capitalistes s’appuient toujours sur leur État avec son armée, ses lois, ses tribunaux, sa police…

Mais leur compétition se joue toujours avec la peau des travailleurs ! Leur concurrence est une menace car ce sont les travailleurs qui servent de chair à profits ou de chair à canon. Dans les luttes entre capitalistes, le camp des travailleurs n’a rien à gagner ! Si les conditions de travail dans les magasins Delhaize sont un peu plus avantageuses qu’ailleurs, c’est parce que les travailleurs ont mené des luttes pour leurs droits. Ce n’est pas parce qu’ils auraient aidé Delhaize à gagner de nouveaux marchés. Jamais dans l’histoire les travailleurs n’ont obtenu des hausses de salaires en acceptant de faire des heures supplémentaires gratuites pour leur patron !

Et si la concurrence capitaliste plonge toujours les travailleurs dans de nouvelles guerres, les gouvernements tentent toujours de faire croire qu’en donnant leur vie, les travailleurs protégeraient leur famille, leurs libertés, leurs acquis. Mais c’est faux, les travailleurs n’ont jamais rien à gagner dans ces guerres.

Alors, dès aujourd’hui, préparons-nous à dire non à ces mensonges. Les conditions de vie des travailleurs ne dépendront pas de la nation des capitalistes qui les exploitent, elles dépendront des luttes nécessaires contre la guerre et pour une société débarrassée du capitalisme !