En Allemagne, le lundi 27 mars a été une journée de grève importante dans les services publics communaux : salariés du ramassage des ordures, des transports en commun, aéroports, crèches, administrations et hôpitaux. Avec l’inflation qui pèse sur les salaires, la grève a été massivement suivie.
Dans l’entreprise des chemins de fer, la Deutsche Bahn (DB), le syndicat le plus important n’avait pas appelé à la grève depuis des années. Ses dirigeants avaient même accepté qu’il n’y ait pratiquement aucune augmentation de salaires sur les deux dernières années, « par sens des responsabilités envers l’entreprise en difficulté ». Pour obtenir la grève, les travailleurs ont dû mettre les dirigeants de ce syndicats sous pression, des cheminots leur expliquant : « Si vous ne faites pas grève cette fois-ci, nous quittons ce syndicat ».
Dès avant son lancement, les médias et le monde politique se sont déchaînés contre cette grève. Leurs aboiements n’ont eu aucun succès ! Les grévistes se réjouissaient à l’avance de la grève, et se sont ensuite sentis fiers quand trains et transports urbains ont semblé volatilisés. Dans la population travailleuse le soutien à la grève s’est fait sentir. Loin de trouver exagérée la revendication de 500 euros pour tous, beaucoup ont commencé à la reprendre à leur compte, disant que, compte tenu de la montée des prix, c’est la somme dont tout le monde avait besoin.
En fait, le refrain des médias contre cette grève « que tous faisaient en même temps », alors qu’il aurait été tellement plus pratique de s’y mettre sagement les uns après les autres, a fait germer cette perspective dans beaucoup de têtes. Certains travailleurs ont commencé à dire : « Exactement, c’est ce qu’il nous faut, une grève générale. Nous devons tous faire grève en même temps. » Le fait est nouveau en Allemagne, où cette idée n’existe plus depuis des décennies, tant les négociations salariales et le droit de grève sont encadrés et verrouillés.