Nahel, jeune de 17 ans d’une cité de Nanterre a été tué d’une balle en plein cœur par un policier. Sans la vidéo prise par une passante, les mensonges des policiers auraient été acceptés par la justice et les médias : le conducteur aurait « essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire » ! Mais la vidéo montre clairement qu’il s’agit d’un assassinat : la voiture était arrêtée, le conducteur et les passagers ne menaçaient pas les policiers, le pistolet était braqué, quand la voiture a démarré lentement un seul tir a suffi pour tuer.
Il ne s’agit pas d’une erreur, des policiers tirent sur des jeunes pour tuer ! Les délits de faciès et le racisme d’une partie des policiers, pourrissent la vie des jeunes… quand ils ne les tuent pas ! Deux semaines avant Nanterre, à Angoulême, un jeune ouvrier d’origine guinéenne était tué par un policier dans des circonstances semblables. Quant à la police belge, elle n’est pas épargnée par le racisme et la chasse aux jeunes noirs ou d’origine maghrébine.
Alors, la mort de Nahel a déclenché une vague d’émeutes allant jusqu’à Bruxelles, qui reflètent la colère légitime de la jeunesse des quartiers populaires.
Mais casser des vitrines, brûler des poubelles, les voitures des voisins de quartier ou même des commissariats ne résoudra pas le problème.
Car le problème, c’est qu’une petite minorité de riches – bourgeois, capitalistes, rentiers – accapare la richesse produite par le travail de toute la société. Et que cette minorité continue de s’enrichir au détriment de toute une partie de la population qui s’appauvrit.
Alors les profiteurs entretiennent consciemment une police prête à tout pour défendre leurs privilèges, ainsi qu’une justice injuste pour défendre leurs privilèges, leur propriété privée et aussi couvrir les policiers.
On le voit aussi en Belgique. Les travailleuses et les travailleurs de Delhaize ont voulu se défendre contre les futurs licenciements qui vont suivre la politique des actionnaires de franchiser les magasins pour faire plus de profits. Les grévistes et les piquets ont reçu huissiers, amendes et police de la part de cette «justice» qui soutient les actionnaires.
Face aux émeutes des jeunes, les gouvernements prêchent la non-violence ? Mais c’est avec violence que les patrons et ceux qui gouvernent imposent aux travailleurs des salaires insuffisants, des conditions de travail avec tendinites et accidents, des retraites de misère… Et c’est avec violence qu’ils font taire les manifestants, comme ils pourchassent les hommes et les femmes qui n’ont pas de papiers.
Ce système capitaliste est pris dans ses propres contradictions. Tout est fait pour permettre aux riches de s’enrichir sur le dos de la population et des travailleurs, creusant les inégalités, aggravant les crises sociales, ce qui ne peut qu’augmenter la violence en général et la fréquence des explosions de colère.
Alors le gouvernement français, par sa loi de 2017 sur le refus d’obtempérer, a offert un permis de tuer à la police. Et le gouvernement belge tente de faire passer un texte de loi «anti-casseurs» qui prévoit l’interdiction de manifester pour ceux et celles que la justice bourgeoise accusera d’infractions ou d’actes de vandalisme dans de précédents rassemblements revendicatifs.
Quant à une partie des policiers français, liés à l’extrême droite, notamment dans les syndicats Alliance et Unsa, ils se disent en combat contre ces «nuisibles» et que « Face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l’imposer ».
Ils se proposent déjà pour mater les troubles sociaux et les révoltes que ne manqueront pas de déclencher la crise économique, l’appauvrissement des populations et maintenant la guerre en Ukraine.
Ainsi, la rébellion de Prigojine, patron des milices privées Wagner, même avortée, montre la fragilité du pouvoir en Russie. La chute de Poutine fait craindre un chaos, qui ne pourrait que déstabiliser la Russie et tous les pays autour de l’ex-URSS.
Partout la société capitaliste est instable, ce qui amène les capitalistes à renforcer leurs moyens de répression contre les populations pour conserver leurs privilèges. Et cette situation ne peut que s’aggraver, jusqu’à ce que la classe ouvrière mette fin à ce système sans avenir. Parce que les travailleurs produisent tout, organisent tout dans la société, c’est à eux de la diriger, après avoir aboli la propriété privée des capitaux et des entreprises. Alors les puissants moyens de productions créés sous le capitalisme pourront servir à développer le bien commun dans tous les continents.