Le massacre continue à Gaza, où une fosse commune a été découverte avec plus de 300 cadavres près de Khan Younès, quelques semaines après une attaque de l’armée israélienne. Une autre agression similaire serait en préparation contre la ville de Rafah. Du côté de la Cisjordanie, des agressions par des colons israéliens ont lieu régulièrement contre les Palestiniens, et auraient fait plus de 400 morts depuis le 7 octobre.
Un blindé israélien à Khan Younès le 4 mars 2024
Mais l’armée israélienne ne se contente pas de multiplier les massacres contre les Palestiniens. Elle a aussi détruit avec des missiles l’ambassade iranienne à Damas en Syrie, tuant plusieurs commandants des Gardiens de la Révolution iraniens. En réponse, le pouvoir iranien a envoyé des missiles et des drones depuis l’Iran contre Israël… Israël a tiré à son tour un missile supplémentaire. Pour le moment l’escalade militaire est limitée, aucun des Etats de la région ne souhaite l’extension de la guerre.
Mais derrière Israël, c’est en réalité les États capitalistes occidentaux – USA en tête – qui utilisent Israël comme gendarme de la région pour maintenir leur domination sur la production de pétrole et des routes maritimes essentielles. Biden et compagnie se sont d’ailleurs empressés, dès le lendemain de la frappe israélienne sur l’ambassade iranienne en Syrie, d’assurer à l’État hébreux tout son soutien. Un responsable militaire américain a annoncé que les Etats-Unis vont déployer des « moyens supplémentaires » au Moyen-Orient afin de « soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines ». Les USA viennent de débloquer un plan d’aide militaire de plusieurs dizaines de milliards de dollars à Israël. Cela moins d’un mois après que Biden ait soi-disant menacé Netanyahou au téléphone de retirer son soutien si des mesures n’étaient pas prises pour protéger les civils dans la bande de Gaza… Leur hypocrisie n’a décidément pas de limites !
Netanyahou prend le risque de l’embrasement de toute la région. Il s’agit pour lui de se maintenir au pouvoir et de resserrer les rangs derrière lui, au moment où sa popularité est au plus bas au niveau international comme national. En effet des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés le 31 mars dernier pour appeler à des élections et à un cessez-le-feu avec Gaza, notamment en vue de la libération des otages.
Pendant ce temps, le quotidien israélien de gauche Haaretz révèle que de plus en plus de Gazaouis, hostiles bien sûr à la dictature militaire d’Israël, critiquent les dirigeants du Hamas pour la guerre qu’ils ont imposée et qu’ils font durer.
Les populations ont toutes les raisons de se défier des dirigeants politiques nationalistes, israéliens comme palestiniens, qui exacerbent l’opposition entre les peuples et les entraînent dans des massacres sans fin. Ils ne pourront sortir de ces spirales de violence qu’en s’entendant par-dessus la tête de leurs dirigeants, en se débarrassant d’eux et des dirigeants impérialistes qui entretien-nent le chaos.