Morts en mer

Au moins 94 migrants dont 35 enfants sont morts dans le naufrage du Summer Love en février au large des côtes italiennes. Il s’agissait majoritairement d’Afghans qui fuyaient la dictature des talibans. Ils étaient 200 à être enfermés dans la cale en permanence pour éviter d’être repérés par les garde-côtes. Cela n’a pas empêché les drônes de Frontex, l’agence chargée de traquer les migrants, de repérer que le bateau transportait probablement beaucoup de monde, au vu de l’empreinte thermique, et de prévenir les garde-côtes italiens qu’il risquait le naufrage dans la tempête qui s’annonçait. Il a pourtant fallu attendre six longues heures avant que les garde-côtes n’envoient une mission de secours, bien trop tard pour le bateau qui avait déjà coulé. 

Il y a quelques jours, sept militaires français étaient mis en examen pour avoir laissé couler un bateau dans la Manche, faisant 27 morts en novembre 2021. Le bateau avait pourtant lancé une quinzaine d’appels au secours. Les enregistrements montrent que tant les Français que les Britanniques étaient au courant de la situation, mais ont refusé d’intervenir, répondant aux migrants “tu ne seras pas sauvé” ou encore “je ne t’ai pas demandé de partir”. 

Cette violence et ce mépris manifeste envers la vie de travailleurs, sous prétexte qu’ils sont migrants, est révoltante. Les frontières, qui séparent les travailleurs par des barbelés, les drônes et autres appareils militaires qui les surveillent, montrent la barbarie des capitalistes. 

Pour mieux exploiter les migrants, ils cherchent à nous rendre complices de leur déshumanisation en prétendant qu’ils seraient à l’origine du chômage et de la crise du capitalisme en Europe. 

Plus que jamais, les travailleurs ont besoin des idées internationalistes et de la perspective de renverser la bourgeoisie pour lutter contre les idées nationalistes qui la divisent.