Mobilité : un problème qui date …

La semaine du 16 septembre était celle de la mobilité européenne. Mais en  Belgique, qui n’a jamais juré sur le nombre de travaux et leurs retards dans les villes ou sur les routes ? En Wallonie, on recense actuellement plus de 30 travaux en cours sur les autoroutes et nationales. En 2018, c’est 91% des 5 000 ponts wallon qui nécessitaient des travaux d’entretiens ou de réparations. Les gros chantiers, eux, sont tous à la traîne, comme le RER de Bruxelles, le tram de Liège ou encore la gare de Mons ! Tous ces travaux aggravent les difficultés de déplacement des travailleurs obligés d’éviter les détournements ou retardés sans cesse dans des embouteillages.

Le problème de la mobilité et des réseaux routiers est un problème de longue date en Belgique. Le gros du réseau autoroutier a été construit il y a 40 et 50 ans, et il était planifié au départ d’utiliser des matériaux de qualité prévue pour durer, comme le béton armé. Mais en 1973 le choc pétrolier, et l’entrée du capitalisme en crise, mène le gouvernement à subsidier massivement les capitalistes et à couper dans les dépenses sociales et d’infrastructure. Le réseau routier en subit les conséquences en rognant sur la qualité des matériaux, sur leurs épaisseurs voire même à supprimer des couches protectrices des fondations.

Alors, dès les années 1980, c’est 80% des autoroutes wallonnes qui étaient déjà fissurées. À cause des fissures et des matériaux de mauvaise qualité, l’eau de pluie va  pénétrer jusqu’aux fondations créant des dégâts structurels. Résultat : de nouvelles fissures se forment en longueur et le béton finit par se fragmenter. S’il faut une journée de travail, tout au plus, pour reboucher un nid-de-poule dans l’asphalte, les réparations structurelles peuvent prendre plus d’un an, et coûter beaucoup d’argent.

Pour l’entretien, les politiques de coupes budgétaires ont mené à poser des rustines sur des dégradations profondes. Et quand les problèmes augmentent, ils n’hésitent pas à abandonner les projets et l’argent investi. A Liège, par exemple, une portion d’autoroute pour laquelle 10 millions d’euros ont été investis a été construite sans entrée ni sortie et est à l’abandon complet depuis 2014.

… et qui continue

Entre rénovations insuffisantes et abandon de projets, les travaux pullulent pourtant sur tout le pays et particulièrement durant la période avant les élections. À ce moment-là, on rénove dans tous les sens au bénéfice des capitalistes de la construction, peu importe que le chaos et les coûts soient pour la population. En 2020, le nouveau ministre de la mobilité accusait son prédécesseur d’avoir engagé des travaux pour 140 millions d’euros qui n’étaient pas dans le budget !

Les entreprises privées qui effectuent les travaux coupent dans lesdépenses pour augmenter leurs profits et on se retrouve donc avec des routes dans des états pitoyables.

Les fraudes, les faillites frauduleuses font que l’Etat doit fréquemment réinvestir des millions de plus dans ces chantiers. Comme pour l’entreprise Colas qui construit le tram à Liège et qui a reçu 79 millions d’euros du public pour ne pas arrêter la construction. Sans parler de la gare de Mons qui a vu son budget être multiplié par dix atteignant 324 millions d’euros pour huit années de retard !

Manque de financements, rapacité des multinationales de la construction, voilà les raisons majeures qui font que la durée des chantiers en Belgique est interminable.