Le ministre du Travail, David Clarinval (MR), répète depuis des mois sur tous les plateaux télé que les nouvelles règles de limitation des indemnités de chômage ne s’appliqueront pas « aux personnes de plus de 55 ans qui ont une carrière professionnelle de plus de 30 ans et qui comptent 156 jours d’activité par année en moyenne ».
Cette affirmation est reprise par tous les médias et les secrétariats sociaux. Mais un professeur de l’Université de Louvain, qui a étudié les données de l’ONEM sur les carrières effectives des chômeurs de plus de 55 ans, constate que « seuls un dixième d’entre eux aurait les critères de durée de carrière pour échapper [à la réforme]. » Et le professeur conclut que « aux 100.000 exclus » par la réforme, tel que l’annonce le ministre, « il y a encore lieu d’ajouter 36.000 personnes. 136.000 personnes, c’est à peu près une petite moitié du nombre de chômeurs complets indemnisés et demandeurs d’emplois actuellement en Belgique ».
Toute la stratégie du gouvernement, qui tente de rassurer en promettant des aides supplémentaires aux pouvoirs communaux pour gérer les conséquences des exclusions massives de chômeurs, est basée sur un mensonge délibéré.