Mayotte : opération ‘guerre aux pauvres’ 

Le 25 avril devait commencer l’opération Wuambushu à Mayotte, une petite île du Pacifique, ancienne colonie française devenue département français. Une opération militaire de démolition des bidonvilles avec 1800 policiers, des blindés et des hélicoptères. Un déploiement de force pour faire la guerre aux pauvres, mettre 5000 personnes à la rue et les renvoyer dans les îles voisines des Comores, anciennes colonies françaises aussi, devenues indépendantes.

L’État français envoie ses chars contre une pauvreté qu’il à lui-même engendrée et désigne les “étrangers” comoriens comme responsables. Mayotte est le département le plus pauvre de France avec 80% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, avec les violences qu’elle engendre. Un département qui manque d’école, d’hôpitaux et d’accès à l’eau potable et à l’électricité.

Ce déploiement a fait croire à des jeunes qu’ils allaient être expulsés, ce qui a provoqué des affrontements encore plus violents avec la population. Une possibilité de surenchérir pour le vice-président du département de Mayotte qui ajoute « il faut peut-être en tuer ».

En utilisant les “étrangers” comme bouc-émissaire, l’Etat attise la division entre les Comoriens et les Mahorais de Mayotte. Après la pauvreté, le personnel politique n’a que des chars et des appels aux meurtres à offrir à la population.