Le 11 mai, entre 20.000 et 80.000 personnes ont manifesté à Bruxelles contre le massacre en cours à Gaza et pour un cessez-le-feu.
Cette mobilisation de plusieurs dizaines de milliers de personnes rappelle que la révolte face aux atrocités de l’armée israélienne existe et trouvera des voies pour s’exprimer. De nombreuses organisations y ont pris part. La présence notamment de Juifs, dont l’un portait une pancarte « Juifs contre le nettoyage ethnique », entourés dans le cortège de nombreux jeunes et moins jeunes révoltés par la détresse de ce peuple, rappelle que l’union des opprimés est possible, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre du fossé de sang.
Pour celles et ceux en Belgique qui partagent la volonté de voir cette guerre prendre fin, quel programme ? Quelle perspective ?
La plupart des mots d’ordres présents dans la manifestation ont prié les institutions belges officielles d’agir contre le massacre. Prié le gouvernement belge « d’imposer un embargo militaire », de « pousser l’Union européenne à suspendre ses accords avec Israël », d’établir des « sanctions contre les colons israéliens violents et contre les dirigeants politiques ayant violé le droit international ». Tout cela, dix jours à peine, après que le Conseil d’Etat ait annulé l’interdiction de transit de matériel militaire de la Wallonie vers Israël !
Le PTB défend lui aussi cette position. Peter Mertens (PTB) critique avec raison toute l’hypocrisie des ministres belges, des dirigeants européens et de l’État belge, qui en dépit de déclarations creuses sur la paix, continuent de soutenir l’État d’Israël. Mais il explique en même temps que les manifestations doivent servir à modifier les agissements du gouvernement.
Selon le PTB, en fin de compte, c’est au gouvernement d’agir, c’est lui qui pourrait mettre la pression sur Netanyahou. Et les manifestants là-dedans, auraient pour rôle de faire comprendre aux ministres quelle est la bonne conduite morale à adopter. Quel marchand d’illusions !
Bien sûr, le gouvernement belge est complice, on ne peut s’attendre à rien de mieux venant d’un État qui, au service de la bourgeoisie, a colonisé, pillé et massacré au Congo sans aucun scrupule ! Qui continue encore aujourd’hui d’y défendre ses intérêts économiques alors que la guerre y fait rage depuis trente ans. Comment croire que l’État belge, qui s’est construit sur la colonisation et l’esclavage, pourrait raisonner autrement qu’en fonction des intérêts de la classe dominante, la bourgeoisie ?
Quoiqu’ils en disent, les puissances impérialistes ne soutiennent pas Israël pour protéger le peuple juif, mais bien parce que c’est leur allié dans la région, équipé et armé pour défendre leur contrôle sur les ressources et les routes de commerce du Moyen-Orient.
Face à cette réalité, la seule perspective conséquente, pour les révoltés par le nettoyage ethnique en cours à Gaza, est celle de renverser les États capitalistes arabes comme israélien et en fait, l’impérialisme et sa domination économique et militaire sur le globe.
La seule force sociale capable d’accomplir cette tâche est la classe ouvrière, à la base de l’économie, dans tous les pays, des USA aux pays sous domination impérialiste. Car elle a partout le même ennemi : la classe capitaliste et son système basé sur l’oppression. Défendons dans les manifestations le programme de la révolution ouvrière communiste internationale !