Plusieurs milliers d’enseignants ont suivi l’appel en front commun des trois syndicats et se sont rassemblés devant le ministère de l’enseignement de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Sur le chemin, sous les parapluies, les discussions allaient bon train. Le manque criant de moyens et de personnel était illustré par de nombreux témoignages : comment enseigner « covid-safe » dans des locaux vétustes aux fenêtres condamnées et quand on n’a même pas de savon ou de papier toilette ?! Comment éduquer les jeunes dans un environnement sale qui n’est plus entretenu ? Comment exercer son métier pourtant essentiel quand les directives d’en haut ne s’intéressent qu’aux chiffres et pas aux jeunes ? Comment tenir 8 heures par jour devant des classes de 30 élèves ou plus, parce qu’il faut remplacer les collègues malades pour lesquels aucun remplaçant n’est prévu.
Mais les enseignants étaient aussi là en tant que travailleurs. Des travailleurs qui connaissent de longues années de précarité avant de pouvoir espérer être nommés et qui ne sont pas à l’abri de l’augmentation des prix, cela d’autant moins que tous ne trouvent pas suffisamment de cours pour travailler à plein temps.
On tirait aussi le bilan de deux ans de pandémie où l’enseignement, tout comme la santé, a été laissé pour compte.
Le sentiment omniprésent d’aller dans le mur et de se trouver devant une montagne de problèmes, ne rendait pas facile la formulation de revendications concrètes. Par quoi commencer ?! Des discussions collectives seront nécessaires pour le déterminer, tout comme les actions pour poursuivre le mouvement.
D’autant plus qu’en décembre 2021, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jeholet, a annoncé la couleur en appelant à la « rigueur ». Au nom de la dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il refuse toute revalorisation salariale, et envisage une nouvelle augmentation de la charge de travail, traitant au passage les enseignants de privilégiés.
La dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce sont les milliards distribués aux entreprises et aux banques, et les dépenses militaires en hausse.
Ce n’est pas à la population, et encore moins aux enfants, à en subir les conséquences.