Vendredi 24 septembre, environ 10 000 manifestants ont répondu à l’appel de la FGTB. Une majorité avait un mandat syndical, mais il y avait aussi des travailleurs du rang.
Pour les travailleurs présents c’était une manifestation pour les salaires. Et les salaires trop bas étaient de fait un sujet important de discussion.
Mais la FGTB ne revendique pas une augmentation générale des salaires, pensions et allocations, ni un travail pour tout le monde, or sans travail pas de salaire à augmenter.
La FGTB revendique l’abolition de la loi de 1996 sur la compétitivité des salaires qui prévoit que les salaires en Belgique doivent augmenter moins que dans les pays voisins. Ils réclament plus de liberté de négociation, expliquant : « Cette loi empêche les syndicats de négocier la part qui revient légitimement aux salaires des travailleurs ».
Comme si on pouvait forcer les patrons à augmenter les salaires par la négociation ! Comme si les patrons tenaient compte de ce qui est légitime pour les travailleurs ! Et comme si les patrons avaient besoin de cette loi pour baisser les salaires !
Et c’est même pire que ça, car les dirigeants syndicaux expliquent : « cette loi nous oblige de négocier les salaires de la même façon pour les coiffeurs que chez Pfizer ». Pour les dirigeants syndicaux il n’y a pas assez de division comme cela ? Ils voudraient que les travailleurs des secteurs plus en difficultés ou des petites entreprises, se résignent à la misère ?
C’est tout sauf un pas vers une mobilisation générale de l’ensemble des travailleurs. A la fin de la manifestation, le président de la FGTB donnait rendez-vous pour une prochaine action… en 2022. Ce n’est pas cela qui fera reculer le patronat !
En fait, cette manifestation était motivée non pas par l’intérêt des travailleurs, mais par l’intérêt des dirigeants syndicaux. Pour montrer qu’ils ont la capacité à mobiliser et convaincre le patronat à poursuivre ce qu’ils appellent le « dialogue social »… en réalité la soumission sociale.
Les travailleurs, eux, n’ont pas d’autre choix que de se battre pour leur salaire. Ils le feront, avec ou sans les directions syndicales !