La dette de l’État belge atteint 581 milliards d’euros et les différents gouvernements du pays veulent aggraver leur politique d’austérité pour la rembourser sur le dos de la population.
Les ministres n’ont pas besoin de tenir eux-mêmes des propos alarmistes, ils payent de soi-disant experts et des fonctionnaires pour cela. Économistes et responsables de l’État se relayent pour nous expliquer que la situation est grave et qu’il faut profiter de la croissance économique actuelle pour « couper dans les dépenses qu’on fait par habitude ».
En fait l’État subventionne les entreprises et les capitalistes depuis toujours à travers d’énormes transferts financiers, mais ce n’est évidemment pas de cette « habitude » là qu’il s’agit. Tenez, par exemple, les stocks de masques stratégiques qu’on renouvelle en cas de pandémie, des capacités d’accueil suffisantes dans les hôpitaux ou encore les dépenses pour la protection civile, les pompiers, en cas de catastrophes naturelles : voilà les « mauvaises habitudes » dont les précédents gouvernements se sont efforcés de se débarrasser… avec les conséquences dramatiques que l’on a vues.
Tout en préparant leurs mauvais coups contre les enseignants, les infirmières, les cheminots, et la population en général, les gouvernements dépensent plus que jamais pour arroser les entreprises, à commencer par les plus importantes.
Patrons et actionnaires sont les premiers bénéficiaires des aides Covid, qui viennent d’être prolongées à leur demande, car les directions de nombreuses entreprises organisent la production de manière à faire chômer leurs salariés à tour de rôle et raboter ainsi les salaires. Les « plans de relance » européens et gouvernementaux distribuent l’argent public aux capitalistes du bâtiment, de l’énergie et des communications sans que les travailleurs voient la moindre amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail.
La génération actuelle de travailleurs n’a jamais connu de gouvernement sans politique d’austérité et le discours des politiciens et de leurs experts n’a jamais varié : il faut faire des sacrifices pour que cela aille mieux demain.
Et pourtant, aujourd’hui, la dette de tous les pays sans exception est plus importante que jamais. En réalité, c’est toute la classe capitaliste qui vit aux crochets de l’État, de la société et l’entraîne de catastrophes en catastrophes.