Le 27 janvier, cela faisait 70 ans que les troupes soviétiques ont libéré le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Dans les mois qui suivirent, nombreux furent ceux, qui en Europe de l’Ouest, découvrirent à travers des témoignages de survivants ou des films, l’abomination des camps nazis. Ces camps organisaient le travail forcé jusqu’à la mort de millions de déportés, pour le compte des grands groupes capitalistes allemands. Ceux qui n’étaient pas capables de travailler, les malades, les enfants, les vieillards, étaient envoyés à la chambre à gaz dès la descente du train. Les juifs, systématiquement déportés, furent décimés par millions, à côté de prisonniers soviétiques, de tsiganes, de résistants.
Puis vint la guerre froide. Pour les gouvernements occidentaux, il était bien plus important de créer un climat de peur et d’hostilité face à l’Union soviétique que de faire connaître et comprendre les causes du nazisme et des camps. Des responsables nazis furent protégés par l’église catholique et surtout par les services secrets alliés, en particuliers ceux des USA. Les dirigeants du capitalisme allemands, qui s’étaient enrichis sur la guerre et le travail forcé, bénéficièrent de l’impunité… à l’égal du reste, du patronat des pays occupés, comme la France et la Belgique, qui avaient collaboré à la machine de guerre nazie.
Ce n’est que tardivement, au cours des années ’70 puis ’80, que le grand public fut de nouveau informé sur l’existence des camps de concentration nazi et du génocide des juifs. Mais ce fut surtout pour en faire porter la responsabilité sur le peuple allemand dans son ensemble, et faire oublier que le régime d’Hitler était le choix de la classe capitaliste pour écraser les travailleurs. Et que les camps d’extermination ont d’abord été remplis par les communistes allemands puis les militants syndicalistes.
Les commémorations actuelles continuent dans le même esprit. Les dirigeants occidentaux qui s’y rassemblent, sont les héritiers des gouvernements qui furent complices des déportations et de la traque des juifs et de tous ceux qui s’opposaient au nazisme. Et parmi ces dirigeants d’aujourd’hui, certains n’hésitent pas à surfer sur la démagogie anti-musulmane actuelle.