Des pompiers de Flandres, Wallonie et Bruxelles ont manifesté mardi 7 mars contre la dégradation continue de leurs conditions de travail. Il manque des pompiers partout. A La Louvière ce sont quinze à vingt pompiers sur les 100 qui manquent. A Bruxelles, les congés sont refusés par manque de personnel. Les pompiers ont chacun des centaines d’heures à récupérer, en théorie avant fin mars, ce qui est impossible. Et si enfin on recrutait massivement, la capacité annuelle de formation est, à Bruxelles, de seulement quelques dizaines d’unités. Le sous-effectif ne peut donc qu’aller en s’aggravant. Et pendant ce temps, le nombre d’interventions a explosé (+60% à Bruxelles en dix ans).
Mais ce qui révolte avant tout les pompiers, c’est la pension à 67 ans et la suppression des possibilités de départ anticipé, alors qu’une réforme à déjà fait passer l’âge de départ à la retraite à 62 ans contre 56 ans auparavant. Or, les pompiers meurent prématurément, toutes les études le montrent. Ils sont victimes de toutes sortes de cancers : poumons, vessie, reins… Mais aucune de ces maladies n’est reconnue comme maladie professionnelle alors que les fumées toxiques en sont la cause. Un pompier témoigne que les deux tiers des pompiers entrés en service dans sa caserne fin des années 70 sont aujourd’hui décédés.
Bien décidés à obtenir la retraite à 60 ans et les embauches nécessaires, les pompiers bruxellois ont poursuivi la grève toute la semaine, une première dans la capitale.