A la fin février, 6 meurtres de femmes par un proche ou un compagnon avaient déjà eu lieu en Belgique. Notre pays n’est pas épargné par ce phénomène mondial : d’après les chiffres des Nations Unies en 2017, près de 60% des meurtres de femmes dans le monde sont le fait de leur mari ou d’un membre de leur famille. Cette violence envers les femmes de la part des conjoints et du cercle familial est la conséquence du patriarcat, un ensemble de règles sociales imposées aux femmes dans le cadre de la protection et la transmission de la propriété privée. Cette institution sociale patriarcale, apparue à l’antiquité, se maintient de nos jours dans la société capitaliste, même vis-à-vis de la classe ouvrière, pourtant privée de presque toute propriété et de toute richesse. L’oppression patriarcale des femmes est le lot de consolation que la bourgeoisie laisse aux hommes dépouillés de toute vie digne par l’exploitation capitaliste. Seule l’autonomie économique peut aider, dans une certaine mesure, les travailleuses à s’opposer à cette oppression patriarcale. C’est pourquoi le mouvement ouvrier socialiste, au début du 20e siècle, a mis en avant la revendication « à travail égal, salaire égal ».
Aujourd’hui, la crise du capitalisme et le chômage repoussent les travailleuses dans les emplois à temps-partiels, précaires et mal payés. Les indemnités de chômage trop basses, les exclusions du chômage, les pensions indignes : voilà les liens qui tiennent les femmes sous la dépendance de conjoints dangereux.
Les ministres parlent, font des promesses, mais rien ne changera sans luttes ouvrières importantes pour arracher de meilleurs salaires et un emploi pour tous.