Les enjeux de la grève du 31 mars

Après le succès de la manifestation du 13 février, beaucoup de participants étaient conscients qu’il fallait une suite. Les dirigeants de la FGTB et de la CSC ont choisi d’appeler à la grève générale le 31 mars. Un mois et demi plus tard ! Ce qui ne permet pas de créer un rapport de force avec les patrons et le gouvernement.
De nombreux travailleurs en discutent quand même entre eux et se préparent à y participer.
La réforme des pensions du gouvernement Arizona impose de travailler une, deux, trois années supplémentaires selon les cas (10 à 12 ans pour les conducteurs de trains, les pompiers, les militaires) pour toucher une pension qui sera plus basse !
L’exclusion des chômeurs après deux ans maximum (après un an pour beaucoup) va enfoncer des dizaines de milliers de familles dans la détresse. Les travailleurs sont inquiets des dizaines de milliers de suppressions d’emplois dans tous les secteurs. Ils ont vu les faillites bidon chez Lunch Garden ou Casa pour dépouiller les salariés de leurs acquis et leurs indemnités. Ils connaissent les méthodes des patrons pour ne pas payer les salaires en imposant le chômage économique, comme à Liberty Steel ou Thy-Marcinelle.
Le gouvernement annonce une politique d’austérité, alors que les besoins sont criants pour les crèches, les hôpitaux, les transports en commun et des logements accessibles. Mais il choisit de trouver des milliards supplémentaires pour construire des blindés et des roquettes !
Oui, c’est tout cela qui pousse de plus en plus de travailleurs à prendre conscience qu’il faut se défendre et qu’une lutte massive est nécessaire.
Les dirigeants des syndicats sont très en dessous de cette prise de conscience. Ils dispersent les manifestations et les grèves, comme avec les grèves tournantes dans les chemins de fer ou dans l’enseignement. Cette tactique épuise les forces des travailleurs sans changer les rapports de force.
C’est parce que les dirigeants des syndicats conservent l’espoir de trouver un compromis avec les patrons et les gouvernements et qu’ils refusent d’organiser les travailleurs pour mener des luttes plus dures. Et surtout ils se refusent à envisager de renverser le capitalisme. Alors qu’il n’y a pas d’autre solution pour mettre fin à l’augmentation de la misère et aux guerres.
Bien sûr, il faut manifester ! Bien sûr, il faut participer aux grèves appelées par les organisations syndicales ! Mais pour les travailleurs, il est vital de contribuer à reconstruire un parti révolutionnaire à la hauteur de la crise de toute la société et des menaces de toutes sortes, économiques, sociales, écologiques et militaires.