Un reportage de la VRT concernant le CPAS de la commune d’Anderlecht alimente à peu de frais les fantasmes anti-chômeurs. Ce reportage montre qu’au CPAS d’Anderlecht, des allocations ont été octroyées à des personnes sans que soient effectués les contrôles réglementaires. Il montre également des pratiques clientélistes mises en place par les responsables politiques et administratifs affiliés au Parti Socialiste.
Alors que les millionnaires et milliardaires s’enrichissent démesurément, alors que les impôts, les taxes et les amendes réduisent toujours plus le salaire des travailleurs, ce « rapportage » arrive à point nommé pour préparer l’opinion publique à la politique anti-pauvre et anti-ouvrière que préparent les gouvernements fédéraux et régionaux, en coupant dans les budgets sociaux et des services publics.
Ce que montre également le reportage, mais qu’il se garde bien de dénoncer, c’est le manque de moyen des CPAS. Une travailleuse du CPAS d’Anderlecht interviewée raconte : « Parfois on se retrouve facilement avec 200 dossiers par personne. Ce n’est vraiment pas possible. Ça devient une charge mentale très dure. Si tu as trop de dossiers, contrôler c’est compliqué. »
Les employés du CPAS font face à des situations humaines très dures : familles sans logement, personnes âgées devant choisir entre les soins et la nourriture, … ils n’ont pas les moyens d’aider, et on leur demande de contrôler !
Ce sous-effectif est régulièrement dénoncé par les employées du secteur. Le 11 juillet dernier encore, les travailleurs du CPAS de Schaerbeek avaient tenu un piquet de grève devant leurs locaux. S’adressant aux gouvernants, des panneaux manuscrits affichaient : « La santé mentale des travailleurs ne devrait pas être sacrifiée sur l’autel de l’argent », « Stop à la violence constitutionnelle », ou encore « Ni les travailleurs ni les citoyens bénéficiaires ne doivent payer vos erreurs comptables ! ».
Ce que vivent et dénoncent les employées des CPAS, c’est ce que vivent et dénoncent les travailleurs de tous les services publics et non-marchand utiles à la population : sous-financement, manque d’embauche, conditions de travail impossibles et dégradation des services.
Dans le cas des CPAS, cette situation est encore aggravée par le choix du gouvernement Di Rupo (PS), il y a une dizaine d’années, de pousser des dizaines de milliers de chômeurs vers les CPAS à la charge des communes (tout en octroyant des cadeaux fiscaux à de nombreuses grandes firmes). Exactement ce que veut recommencer le futur gouvernement de De Wever (N-VA) par la limitation des allocations de chômage à deux ans !
Mais gérer la misère, choisir qui aider, c’est toujours injuste et arbitraire !
Les véritables scandales sont ailleurs, ce sont les impôts qui réduisent les salaires ! Ce sont les politiques d’austérité au profit des marchés financiers ! Et ce sont les milliards de cadeaux aux capitalistes qui eux, ne se privent pas de licencier par dizaine de milliers, créant ainsi le chômage et la misère, et faisant ainsi dépendre la survie de toute une partie des travailleurs de l’aide sociale !